dimanche 6 septembre 2009

Lecture d'été


Il n'y a pas que Duras...


En souvenir de Saïgon
Dans la collection Escale romance (vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas prévenus), éditée chez J’ai lu , Jane Laurence a commis ce roman de plage, que, ayant un peu de temps de cerveau disponible, j’ai « dévoré », intrigué par l’air nostalgique que prend la co gai de la couverture un sur fond de paysage tropical.



L'histoire:
Perle est une jeune eurasienne née à Saigon en 1975, juste avant la prise de ville par les vietcongs. Alors que son autobiographie connaît un petit succès littéraire, (« l’ombre de l’amant de Marguerite Duras planait sans l’obscurcir sur ce récit équilibré comme la palanche posée en balancier sur l’épaule des paysannes du sud ») elle est conviée à Hollywood pour rencontrer les producteurs qui ont racheté les droits d’adaptation du récit pour le cinéma. Malheureusement, Perle qui cru un instant rencontrer aussi en Californie le grand amour avec une star de cinéma, se sentira trahie à la lecture du scénario et claquera la porte aux américains. Quel culot!





Pour faire bonne figure, « En souvenir de Saïgon » se risque à faire réflechir le lecteur en ironisant audacieusement sur l’industrie cinématographique américaine, coupable de ne vouloir faire que du profit au détriment de la qualité alors que « les gens aujourd’hui veulent qu’on parle autrement de la guerre du Vietnam. Ils en ont marre des films d’action à la Rambo, avec largage de bombes dans la jungle et exotisme de pacotille »
Mais le plaisir de la lecture réside dans cette prose qui nous offre quelques phrases poétiques, du genre :
« Assis sur les rochers sous la voûte protectrice d’un cyprès tortueux, ils regardaient le soleil sombrer dans l’océan. Il flottait dans l’air du soir un doux parfum d’oranger, qui se mêlait délicatement aux puissants effluves marins. Tout près d’eux, sur la grève humide (...) »
Et, toutes les deux pages, une comparaison bien sentie :
« Et la Cadillac démarra en souplesse comme un grand paquebot quittant le port » (sans oublier la « palanche des paysannes du sud » citée précédemment)
Mais ce « livre » reste très amusant car il décrit avec sérieux Saigon comme une ville raffinée : « la cité blanche, la ville-parc de l’âge d’or, avec sa végétation luxuriante, ses tecks et ses tamariniers, ses faux camphriers et ses frangipaniers aux parfum entêtant. Saïgon et sa douceur de vivre... ». Ah ! Ah ! Ah !








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