mardi 1 juin 2010

Macao joue gros

A peu près au moment de son inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO, Macao, se libéralise et le secteur du jeu alors sous le monopole d’une seule société, s’ouvre à la concurrence. Si cette activité est apparue à Macao dès 1850, c’est surtout ces dix dernières années que le jeu a pris une importance quasi industrielle. Le nombre de casino a été multiplié par dix pour atteindre un nombre supérieur à 60. Désormais, leurs recettes dépassent celles de Las Vegas.

Nous avons visité deux casinos. Le « Grand Lisboa » bien sur, dont l’aspect extérieur ne pouvait que nous inciter à une inspection. Puis le « Venitian » réplique du casino de Las Vegas avec sa place Saint Marc et ses canaux. Ouvert depuis quelques mois à peine, le Venitian est le plus grand casino et le deuxième plus grand hôtel du monde. Il emploie 16 000 personnes. Extérieurement, ce sont la réplique du Campanile  et du Palais des Doges qui accrochent le regard.


A l’intérieur, sous un plafond bleu, des canaux et des façades de palais sont reconstitués dans une galerie marchande. Tout cela c’est beau de loin, un peu carton pâte de près, et sonne carrément creux en toquant avec le doigt. Le pire c’est que cette débauche de moyen ne semble pas attirer grand monde. La galerie marchande est déserte, et les gondoles sont à quai. Le vrai spectacle est ailleurs. La foule se rassemble quelques étages plus bas, dans l’immense salle de casino. Immense, c’est le mot. Les tables de jeux, les machines sont alignées à perte de vue. L’ambiance n’est pas à la solennité, ni aux échanges de regards intimidants des joueurs crapuleux qui ont donné à Macao sa réputation de tripot au parfum d’opium. Non, c’est une ambiance de supermarché, avec des gens ordinaires qui consomment du jeu. Tout juste trouve-t-on des petits stands de tabac dans certaines allées. Il y a peu de protocole, c’est parfois déshumanisé comme pour ces parties de roulettes où la boule roule sous une cloche dans un jeu complètement automatisé et où l’on mise sur un écran avec une carte de paiement à puce. Sur quelques tables, des jeux de dés, ou il faut miser sur des combinaisons comme au 4-21, et plein de distractions dont les règles m’échappent. Les parties de Pokers sont marginales.

Dans le « Grand Lisboa », dont la face cachée (depuis la vieille ville, j’entends) révèle un gros bulbe à la base du pseudo palmier, le décor en impose dès le hall d’entrée. Le personnel porte un uniforme orange, chemise blanche, cravate grise du plus bel effet, enfin, du plus surprenant effet. Les salles de jeu sont reparties sur plusieurs étages, et comme au Venetian, de nombreux croupiers sont immobiles derrière leur tables attendant de donner du rêve- ou de la fièvre - aux nombreux joueurs qui se pressent tous les jours dans ces lieux.

Pour la petite histoire, sachez que nous aurons la fierté de repartir de Macao en gagnant 1000 dollars Hong Kongais (soit environ 100 euros). Pour être tout a fait franc, ce n’est pas grâce à des martingales savantes. Ce n’était même pas au casino. C’était en sortant du ferry qui nous a raccompagné à l’aéroport de Hong Kong. Je n’ai eu qu’a me baisser pour ramasser un billet qu’un passager avait laissé tombé par terre ! Avant de prendre l’avion, cela nous a permis de faire quelques emplettes à la duty free : quelques cosmétiques, un lecteur mp3 et une bouteille d'Absolut Vodka.


Sinon, à part les casinos, nous avons aussi visité les îles de Taïpa et Coloane et leurs vestiges du passé portugais. Comme souvent, beaucoup de commentaires élogieux dans les brochures touristiques, mais, rien d’époustouflant… Seule une petite église, l’ église Saint François Xavier et sa petite place méritaient bien le détour.


La dernière matinée, avant de repartir, nous avons longé les quais proches du terminal du ferry. Il y à là un centre commercial qui reprend en plein air l’idée des reconstitutions de villes occidentales avec ici des maisons flamandes, là des maisons portugaises ou des palais vénitiens. Bon, si ça plaît aux chinois, pourquoi pas. Moi-même, je suis amusé, tout en trouvant le concept ridicule… Je ne dois pas être le seul car encore une fois, il n’y avait pas grand monde dans ces allées. C’est que ce doit être sacrément difficile de déloger les touristes des tables de jeux…



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