mardi 26 août 2008

Et le fruit du serpent?

4 juin



Certains aspects d’Ubud sont franchement déplaisants. Il m’est par exemple difficile maintenant de feindre mon agacement, lorsque, marchant dans la rue, nous sommes interpellés tous les 25 mètres par un type qui nous propose de nous véhiculer. De plus, entre deux refus, il faut bien souvent éviter l’assaut de chiens maladifs, qui errent en meute, l’écume à la gueule, en aboyant.



A nouveau, nous nous lançons dans une petite randonnée, en direction du village de Keliki, à travers les rizières et les villages paisibles.




Ensuite, nous reprenons une moto pour nous rendre vers la grotte des éléphants. Sur le site, le grand parking et les boutiques pour touristes sont désertés. En approchant de la grotte, un jeune homme vient nous aborder. Il nous explique qu’il n’est pas guide, qu’il est juste étudiant et qu’il veut juste parler avec les visiteurs pour perfectionner sont anglais. « Dommage, on est pas anglais » répond Stéphanie avec beaucoup d’à propos. Il nous accompagnera tout de même et finalement son aide s’avèrera assez utile. Dans la grotte des éléphants, les explications de l’étudiant ne sont guère plus précises que les 15 lignes du Guide du Routard. Cependant, il nous aida à trouver à pied le chemin conduisant à un autre site : Yeh Puluh. Nous n’aurions sans doute jamais trouvé le chemin à travers la forêt y conduisant.



Sur 25 mètres de roche, des bas reliefs évoquent des scènes de la vie quotidienne. Le lieu est très beau, intimiste, entouré de rizières. Pas le moindre touriste, nous sommes tous seuls avec le guide. Enfin, presque... Au bout de la frise, une vieille dame nous attend près d’une statue de Ganesh. Elle tient dans sa main une théière. Elle nous asperge de son eau qu’elle nous fait boire à trois reprises en nous en versant quelques gouttes dans le creux de la main.

Pour finir, elle nous accroche une fleur à l’oreille, puis, ne perdant pas le nord, nous demande un peu d’argent...



En retournant vers le parking, notre jeune guide, lui, nous répète inlassablement qu’il accompagne les touristes uniquement pour perfectionner son anglais, et qu’il n’attend pas d’argent en retour. Bien sûr...




5 juin


Nous nous laissons conduire dans une voiture avec chauffeur pour une exploration plus longue. Nous allons tout d’abord au temple de Besakih, au pied du mont Agung, point culminant de l’île (3142 m). Le temple est beau, c’est vrai, mais n’est pas reversant. Là encore, il y a assez peu de touristes, alors que nos lectures nous faisaient redouter le pire avec un harcèlement annoncé des « guides ». Les attentats à Bali de 2005 semblent vraiment avoir fait des ravages dans l’activité touristique.

Nous nous arrêtons déjeuner dans un restaurant admirablement situé, sur les coteaux d’un immense cirque naturel. La vue est époustouflante. C’est l’occasion de goûter au fruit du serpent, que nous avions repéré le matin même en faisant une halte dans une petite exploitation de fruits et légumes locaux. Ce fruit doit sans doute son nom au fait qu’il ressemble à une tête de serpent, avec une peau recouverte d’écaille, comme le reptile. Ce fruit s’avère croquant, son goût sucré et acide se situe quelque part entre la pomme verte et l’ananas...

D’autre panoramas superbes se présentent à nous sur la route lorsque nous reprenons la direction du sud est de l’île. Nous traversons des villages spécialisés dans la taille de la pierre. Les enfants, sur le bord de la route rafistolent des cerfs-volants. Nous ratons une belle photo : une procession. Dans une rue, des dizaines de femmes vêtues élégamment se sont donné rendez-vous et marchent en file indienne. Elles portent d’impressionnantes pyramides de fruits sur la tête.


Hélas, en voiture comme en moto, la conduite doit être très prudente à cause des chiens errants. Il faut parfois slalomer entre les cadavres qui jonchent la route.

Nous finissons par longer la côte, près de Candi Dasa, pour atteindre l’un des plus vieux (si ce n’est le plus vieux) village de Bali : Tenganan. On y tisse de magnifiques écharpes :
« Combien celle-ci ?
-900 000 roupies !
-Vous voulez dire 90 000 roupies ?
-Non, 100 dollars ! »

C’est bien cher pour une écharpe... J’apprendrai plus tard que ces tissages seraient dotés de pouvoirs magiques. Tout s’explique !

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