dimanche 29 décembre 2013

Christophe a toujours un succès fou


Christophe est venu au Vietnam pour un concert exceptionnel au théâtre Hoa Binh le 23 novembre 2013. Pour la première fois, avec ce statut de star dont les chansons ont fait vibrer tous les karaokés de Saigon,  il  est venu rencontrer un public qui ne l’a jamais oublié. Quel  taxi, quel café n’a pas un jour pour, ses clients, lancé la cassette  où s’enchaînent « Aline », « Oh mon amour », « Main dans la main » ?

Récit de ce grand moment :

Elvis Phuong, vedette insubmersible, ouvre le concert. Pour ceux qui ne le connaissent pas, il faut reconnaître en lui une star qui après avoir adapté en vietnamien  l’héritage musical de Woodstock(*), a pris prudemment le virage de la réunification en se recentrant sur la chanson sentimentale. Après quelques mots en vietnamien, puis dans un français parfait où il témoigne, de façon émouvante, son admiration pour Christophe , il chauffe la salle avec deux titres vintage interprétés magistralement ( « Si l’amour existe encore » de J-F Michael ; « Et maintenant » de Bécaud).
C’est ensuite au tour de la jeune Dong Lan de chanter Piaf, plus ou moins en yaourt. Le  facétieux Michel Drucker asiatique qui anime cette soirée qui ressemble à un « Champs Elysées » glisse qu’elle ressemble à un moineau (+ traduction du jeu de mot en vietnamien). Ah ! Ah ! Ah !
Ensuite, My Linh enchaine sur du Céline Dion. Ça se gâte un peu… Pause et,  enfin, Christophe.


Lunettes noires, bottes beiges. Seul au piano. Christophe entame son récital petit bras et petite voix... Quelques titres un peu oubliés, des histoires de loosers pathétiques.
 
Minuit
Minuit boul´vard
Le parfum d´une femme
Une star me fait du charme
En habit blanc et noir
En habit de cauchemar
En habit corbillard

Moi, beau joueur, je drague au ralenti
La dame blanche d´insomnie
Elle me parle d´amour comme un discours
Me dit le prix de son délire

Minuit
Minuit rencard
J´ai pigé, c´est raté!
Les draps roses et le caviar
Elle ne vise que la monnaie

Comme les héros de ses chansons, le chanteur devient lui-même pathétique d’ailleurs… Il semble fatigué, quelques fausses notes sont accrochées… Mais, l’émotion. « Les paradis perdus », « les mots bleus », « Les marionnettes ».  L’émotion est de plus en plus intense. « Avec les filles j’ai un succès fou, wou wou ou… »

Il est toujours seul sur scène après une douzaine de chansons.

Puis, il manque de tomber en montant sur une estrade pour se placer derrière un synthétiseur. Spot rouge derrière lui, fumées. Il manipule un sampler, façon Jean Michel Jarre, mais version métro parisien ; trois nouvelles chansons aux ambiances étranges. (« La petite fille du troisième »)

Puis, il passe à la guitare. Petit problème technique avec l’amplification. Petit speech improvisé un verre d’eau  et trois nouvelles chansons. 

Puis, le point d’orgue de la soirée, avec les musiciens vietnamiens d’un petit orchestre comme on en voit dans les mariages ou les paquebots  avec leurs  trompettes et violons  bontempi.

« Oh mon amour ! » « Main dans la main ». Le public vibre pour de bon avec  les ces romances. Des cris entre deux chansons : « Aline ! Aline ! ». Christophe répond « On a le temps ! ».

Puis « Aline ». Les mains en l’air tendent les lueurs, non pas des briquets, mais des smartphones qui immortalisent l’instant.

Retour au piano avec harmonica et retour aux choses graves :


Au fond d'un couloir une femme nue me regarde
Elle crie : "Love, love, love, love, love, love"
Un flash au néon éclaire un homme qui se farde
Il crie : "Love, love, love, love, love, love"
Mes mains se cachent dans mes poches
J'ai froid, j'ai peur, la fin est proche.
 

Quelque chansons encore pour finir en beauté, « Cam on, cam on Hô Chi Minh, Xin Chao Hô chi Minh ! » finit de déclamer l’artiste revenu tout seul au piano sur une scène replongée dans le noir.

Standing Ovation !

 
Petit débriefing entre amis autour d’un verre en ville. Retour vers 1h en moto. Sur Hai Ba Trung, au Niveau du Park Hyatt, Christophe réapparaît sous nos yeux à l’arrière d’un taxi stationné... Nous marquons l’arrêt pour l’interpeler et lui dire merci en l’applaudissant. 

Puis, par un hasard fou en écoutant une émission  de radio en podcast le dimanche soir. La voix de Christophe revient dans mes oreilles sur un titre aux tonalités de Air :

                  Dans la pièce un sofa blanc,  cette douceur, du velours et toi… 
                  Comme l’objet de ta valeur, attrape cœur, je me fais voleur… 

Un morceau récemment enregistré avec Cascadeur, « collector ». Ca y est je suis fan de Christophe !


(*) Ne pas manquer d’écouter Elvis Phuong dans l’album :


 

 

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