vendredi 29 février 2008

A Phnom Penh pour le nouvel an chinois

7 février



Nous entrons dans l’année du rat. Bien que les cambodgiens possèdent leur propre nouvel an khmer, ils célèbrent avec la majorité des asiatiques le nouvel an lunaire.
Les tuk tuk ne se privent pas pour annoncer des prix plus élevés aujourd’hui, pour nous conduire au Palais Royal, que nous avons décidé de visiter.
Ce Palais Royal a une architecture rappelant les temples bouddhistes vus en Thaïlande. Néanmoins, les décors intérieurs s’avèrent plus sobres, plus élégants. Construit au début du 20ème siècle, c’est le lieu de cérémonies officielles et comme son nom l’indique, la résidence du roi. Le roi, qui au passage, ne semble pas posséder un rôle très signifiant…
A côté du palais, se visite la pagode d’argent. Cette pagode doit son nom à son pavage de 5000 dalles d’argents. Les murs unis de cette pagode, d’une couleur rouge-brun font ressortir de façon délicate ses Bouddhas en or et son Bouddha d’émeraude ainsi que ses majestueux lustres d’argent.
En se promenant entre les différents édifices et bonzaïs entourant la pagode, nous entendons pour la première fois depuis bien longtemps ( !) des chants d’oiseaux. L’ambiance de ce lieu est sereine, reposante.


Dans l’après midi, nous flânons en direction du marché central puis du marché russe. L’un et l’autre sont réputés pour pouvoir y faire de bonnes affaires. Mais, en raison du nouvel an chinois, tout est fermé. La ville est peu animée, et très vite, nous tournons en rond… Nous buvons un verre sur les quais donnant sur le bras du lac Tonlé Sap. Quais, qui n’ont rien d’extraordinaires contrairement à ce qu’affirment certains (mais ça n’engage que moi…). Puis, nous faisons route vers un temple : le Vat Phnom… Et nous repartons presque aussitôt…Là bas, de nombreux enfants et mutilés y font l’aumône. Nous prenons à la figure une grande pauvreté, que nous n’avions jamais ressentie de façon aussi forte.

De retour vers notre guesthouse, nous repassons dans les rues désespérément vides du centre-ville. Celles-ci nous paraissent bien sinistres avec leurs immeubles dignes de cités dortoirs. Où est la perle d’Asie que nous cherchons ?
Nous avons pris un billet de bus pour Sieam Reap pour le surlendemain. N’aurions nous pas mieux fait de partir plus tôt vu le caractère léthargique de la ville?

8 février

C’est encore, comme nous le redoutions, un jour de congé pour un grand nombre de commerçants. Pas une agence de semble en mesure de nous proposer une excursion pour la journée dans les alentours de Phnom Penh.
Nous planifions alors pour la matinée la visite du musée des beaux arts. Un avant goût de l’art khmer avant de se rendre à Angkor… Face aux représentations des divinités hindouistes, nous sommes, il faut l’avouer, un peu perdus…
En prenant un café (au goût médiocre) Stéphanie et moi convenons de voir un spectacle de marionnettes et d’ombre dans la soirée. En outre, nous consacrerons l’après-midi à la visite de l’île de la soie. Cette idée, suggérée dans le Guide du Routard, n’est pas évoquée dans le Lonely Planet. Pour en avoir le cœur net, je consulte, à la hâte, quelques blogs d’expatriés ; cette escapade est vivement recommandée, avec à l’appui, des photos attrayantes.



Après d’âpres discussions avec des chauffeurs de tuk tuk, il faudra compter 25$ pour s’y rendre.
Après une demi-heure de route, nous nous trouvons dans un bac avec des vaches, des charrettes de bananes et de foin, pour traverser le Mékong et débarquer sur cette île de la soie.













Nous y circulons sur une piste en terre bordée de maisons sur pilotis. Dans ces maisons, des femmes s’activent derrière des métiers à tisser. Dans des champs, des vaches maigres broutent les herbes grasses, à l’ombre des palmiers. De grands sourires nous accueillent dans le centre du village, animé par quelques petites boutiques pittoresques.



Des enfants jouent le long de la route. Les tous petits sont portés par leurs aînés à peine plus âgés qu’eux. Les hommes, pendant ce temps là, jouent aux cartes. Une jolie incursion dans la vie rurale cambodgienne !













Nous rentrons à Phnom Penh à temps pour assister à la projection en français d’un documentaire sur le génocide des Khmers Rouges. Les images des Khmers Rouges accueillis dans la liesse vidant, contre toute attente, la capitale en quelques heures sont glaçantes. Tout comme celles du travail forcé dans les rizières… Cependant, ce documentaire, restera pudique sur les exécutions sommaires.
Pour finir, il nous montre l’incinération de Pol Pot, dont le corps fut laissé aux flammes au milieu de pneus et de vielles chaises en bois dans une clairière. En fait, le film laisse la part belle à un personnage intriguant : Sihanouk, dont le parcours fut incroyable. Résumons : Roi (à l’age de 19 ans), premier ministre, réalisateur et acteur de cinéma, exilé, condamné à mort, emprisonné par les Khmers Rouges (qu’il avait un temps encouragé), exilé à nouveau, roi une seconde fois avant d’abdiquer (en faveur de son fils) en 2004… Une vie mêlant coups d’éclats et zones d’ombre.

Dans la soirée, comme convenu, nous assistons au spectacle mêlant ombres et danses traditionnelles rythmées par la musique d’un petit orchestre. Un beau spectacle, « mais dont on se lasse finalement assez vite », dixit Stéphanie…








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