jeudi 22 mars 2012

Bi n'aie pas peur !


"A 40 000 dôngs ou à 45 000 dôngs?
-Quelle est la différence?
- A 40 000 dông, c'est schampoing et massage; à 45 000 c'est schampoing, massage et une bouteille de La Vie"

Petit retour à Paris.
Une chance car l’événement cinématographique vietnamien c’est ici, avec la sortie, le 14 mars, du film « Bi n’aie pas peur » de Phan Dang Di.
Comme Télérama, vous avez aimé  L’odeur de la papaye verte  ? Dans votre souci d’éclectisme vous voulez voir autre chose que des films iraniens ? Ce film est pour vous. Mais, dépêchez vous, car malgré les prix d’estime dans différents festivals internationaux, peu de salles se risqueront à vous attendre... Le constat est implacable: le jour de la sortie, « Bi n’aie pas peur » n’est à l’affiche que dans une seule salle parisienne, à l’espace Saint Michel…Eh oui ! C’est bien difficile de se faire une place quand sort le même jour CloClo.
 
 
Lors de la projection à laquelle j’assiste, la salle est bien remplie ; environ trente spectateurs : une majorité écrasante de retraités, deux asiatiques et un jeune étudiant venu jouer les intellos. Je le dis : "Merci d’être venus, malgré la mesquinerie du ciné à nous coller le plein tarif (8 €) alors que c’est le printemps du cinéma et que toutes les séances sont normalement à 3,50€…"
 
 
Le film décrit les désirs et les frustrations des membres d’une famille de Hanoi, les relations entre générations, entre hommes et femmes. Bien ancrée dans une certaine réalité sociale (enfant livré à lui-même, père en fuite pour boire des bières et fréquenter les salons de massages, grand père malade assisté par sa belle fille, une tante toujours célibataire et qui devra peut être accepter de se marier avec un cousin…) il fait chaud et humide, le décor est soigné pour la photo, les bruits sont feutrés… Les principaux protagonistes s’ouvrent peu, se cachent les uns des autres, ravalant avec solitude leur amertume, filmée parfois de façon assez crue.
 
 
Produit avec des capitaux privé, ce qui en fait une œuvre singulière, ce film réunit tous les ingrédients pour plaire une nouvelle fois à Télérama, d’autant qu’il été en partie censuré au Vietnam. (On devine assez facilement quelles scènes ont été coupées ; l’une d’elle, pas très subtile, est digne de La guerre du feu).
L'ensemble consitue une chronique plaisante à defaut d' être captivante, réaliste dans l'analyse des relations humaines, mais sans grande originalité. On trouve le film là ou on l'attend, dans sa langueur, et sa moiteur, moiteur que vient parfois refroidir un bloc de glace...
 
 
 Vérification faite, Télérama a beaucoup aimé. Je ne les blâmerai pas, j’ai bien aimé aussi. Mais, ils sont si prévisibles….



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