mercredi 25 mars 2009

Chau Doc - Ha Tien

17/03
Je retrouve Dung comme convenu pour préparer mon tour a moto. Il me présente le propriétaire d’un bateau avec qui je visiterai le village et le marché flottant, un village Cham et, pour finir, une ferme d’élevage de poisson.

Sur le fleuve les maisons flottantes hébergent sous leurs planchers des colonies de poissons. Les habitations sont très rudimentaires : une seule pièce pour toute la famille, peu de meubles (ni table ni chaises par exemple), juste une télé. Au marché flottant, de grosses embarcations remontant les bras du Mékong chargés de produits frais -fruits et légumes essentiellement- vendent leurs marchandises aux petits commerçants locaux qui viennent à leur rencontre en barque.


La ferme d’élevage, elle, est un radeau de 200m² sous lequel des cages gardent en captivité des poissons basa. Ça grouille pas mal ; selon la propriétaire de la ferme, il y aurait 100 000 poissons dans cet élevage. L’avenir de ces poissons, c’est la congélation et l’exportation vers l’Europe.
Enfin, nous accédons au village Cham grâce à un ponton au bout duquel des boutiques de tissus attendent de potentiels clients. C'est un grand classique : à l’arrivée d’un groupe, une jeune fille se précipite derrière son métier à tisser pour faire photogénique. Rien à voir avec l’ambiance que j’avais ressentie la veille en visitant ce même village par la route ! Le temps de boire un rafraîchissement, c'est l'occasion de papoter avec les gens du village. En leur disant que je m’appelle Nicolas, ils sont surpris d’apprendre que je suis français. Pour eux, Nicolas, cela faisait russe. Pourtant j’ai traditionnellement droit a des associations avec des français célèbres : Nicolas Anelka, Nicolas Sarkozy ! Le moment n’est finalement pas désagréable, pendant ce temps, la boutique de tissu fonctionne bien : les groupes des tours-opérateurs se succèdent...

Vient l’heure tout de même de quitter Chau Doc pour prendre la direction du sud, vers Ha Tien, au bord de la mer, toujours à la frontière Cambodgienne. Je quitte Dung après lui avoir donné un coup de main pour traduire quelques mails et formuler en français quelques conseils pour de futurs clients. Il attend notamment la venue d’un couple travaillant pour le compte du Guide Michelin pratique. Comme il sera à Saigon le week end suivant, nous nous sommes promis de boire un verre ensemble.

Le confort du bus que j’emprunte pour Ha Tien est bien sommaire : sièges crasseux, défoncés et serrés, fenêtres grands ouvertes... Nous faisons route à travers les rizières, avec les travaux agricoles comme spectacle d’un travelling qui durera 3h30.

Je note que la propagande change par rapport à Saigon : Les messages ne concernent plus le thème « collaboration et développement ». Il faut ici protéger les animaux, faire attention aux chiens enragés. Je lis par ailleurs « Les enfants d’aujourd’hui, le monde de demain », mais curieusement, loin de dissuader les enfants de travailler, la propagande recommande de ne pas leur faire porter de charges lourdes (avec l'image barrée en rouge d’un enfant portant un gros tas de briques) !

J’arrive vers 16h00 à Ha Tien et pose mon sac dans une pension familiale. Aussitôt, sans perdre de temps, je loue une moto, pour faire un tour de reconnaissance et visite une pagode nichée dans la caverne d’un monticule de roche karstique. Il y a de nombreux buffles, des vaches. Il flotte une odeur d’herbe coupée. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas respiré ainsi !
Dans la soirée, je fais un petit tour dans le petit marché de nuit et prospecte des agences pour organiser la suite de mon voyage, car je ne compte pas séjourner trop longtemps à Ha Tien. Malheureusement, il n’y a rien. Je ne peux même pas acheter un billet de bus. Il y a des bateaux pour Phu Quoc... Au fait, pourquoi pas ? Je pourrais alors revenir en avion à Saigon. Le débat sera vite tranché, il n’y a plus de billets disponibles pour le bateau rapide du lendemain. Mais, j’avais aussi derrière la tête de visiter Kep et Kampot, au Cambodge, deux villes qui ne sont pas très lointaines... Je file prendre des renseignements sur internet. Ma décision est prise : ce sera bien le Cambodge.

Aucun commentaire: