mercredi 25 mars 2009

Direction Chau Doc


Chau Doc

15/03

Voila, c’est parti, je me lance dans un périple un peu inédit puisque Stéphanie est rentrée en France et que je me retrouve tout seul à faire la route. Je pars pour Chau Doc, dans le delta du Mékong, près de la frontière Cambodgienne, à 7 heures de bus de Saigon. A peine sur place, en cherchant une chambre d’hôtel, je rencontre un vietnamien d’origine cambodgienne, Dung, qui m’aborde en français et se propose de m’aider. Il est Xe om, mais fait aussi guide touristique. Il recrute ses clients francophones sur les forums de discussion du Guide du Routard. Il me présente deux de ses « collègues », l’un d’origine chinoise, l’autre d’origine Cham. C’est la particularité de Chau Doc ; cette ville rassemble plusieurs ethnies différentes. Nous buvons ensemble une bière. Dung me propose de me louer sa moto pour le lendemain et je conviens de faire appel à lui le surlendemain pour un tour en bateau. Ici coule un affluent du Mékong investi par des villages flottants. Le prix qu’il m’annonce est très avantageux puisqu’il me dit que le tour me reviendra à 30 000 Dôngs de l’heure, alors qu’en agence, il faut compter de 5 à 10 fois plus !



Après le dîner, je quitte Dung pour me promener en ville. C’est plutôt animé, il y a notamment un mariage avec un orchestre.

16/03

Levé de bonne heure, j’ai le temps de faire un petit tour en ville et sur le pont qui surplombe le fleuve pour avoir un aperçu de la vie sur les maisons flottantes. Je déambule également dans des rues calmes. Les maisons sont pour la plupart construites sur pilotis, de petits étangs forment des places pittoresques. Les touristes qui étaient dans le même hôtel que moi font parti de tours organisés; ils ne prennent pas le temps de faire cette de balade dans les petites rues où je reçois un accueil très souriant des habitants. A 8h, je retrouve Dung avec qui je bois un café avant d’emprunter sa moto et de prendre la direction de Nui Sam, un monticule rocheux au milieu des rizières, à une dizaine de kilomètres. Prenant tous les détours possibles, je longe les canaux de la région et contemple la vie sur ces étranges maisons sur pilotis au bord de l’eau. Sur le Nui Sam, la montée dure une demi heure pour atteindre le point culminant laissant deviner au loin les rizières du Cambodge. Au pied du mont, des sanctuaires et des temples aux influences architecturales les plus diverses. Le plus vénéré est celui consacré à une divinité dont la tête est surmontée d’une auréole aux lampes multicolores qui s’illuminent en faisant des spirales psychédéliques. C’est de très mauvais goût, mais amusant. D’ailleurs, dans le Lonely Planet, ils évoquent ces « étonnantes petites lampes disco »



Dans l’après midi, je visite les villages Cham des alentours. En empruntant un bac, je retrouve l’ambiance vécue en me rendant sur l’ « île de la soie » près de Phnom Penh. Les habitants ont des cheveux ici un peu ondulé, les femmes les portent plus court. Les vieilles, comme au Cambodge sont coiffées du traditionnel foulard vichy. D’autres portent une sorte de voile islamique en dentelle colorée. Je roule ainsi des kilomètres, tout doucement. Il n’y a pas de commerces, la vente est exclusivement ambulante : fruits, légumes, poissons, viandes, vêtements, jouets... En m’arrêtant boire un coca, un petit rassemblement d’enfants se constitue autour de moi. Je bafouille quelques mots en vietnamien, mais bêtement je ne sais pas trop quoi dire après avoir répondu aux traditionnelles questions sur la durée de mon séjour, mon âge, ma situation de famille et mon métier. Je prends en photo quelques mosquées et repars plus loin pour un autre village. J’assiste à une partie de volley, mais, dans ce village, je ne me sens pas capable de trop rester et de boire un verre avec des groupes qui n’en sont plus à leur première bière. J’ai pensé à l’émission J'irai dormir chez vous et en ai retenu les leçons d’Antoine de Maximy : faire le sympa, ça marche bien en général, mais les ambiances conviviales peuvent vite devenir hostiles quand l'alcool s'en mêle. C’est exactement ce que j’ai pensé dans ce village là où mon incursion motorisée ne me laissait pas une impression aussi sûre que dans l’autre village ou j’étais en confiance pour boire mon coca. Ici, les gens étaient plus directs, cela me faisait un peu peur.


A mon retour en ville, dans les écoles, les enfants étaient assis dans la cour. Une personne au micro faisait un discours, comme le matin même à 7h30 ! Puis en contournant l’école, j’ai assisté a une scène étrange : de jeunes filles passaient chacune à leur tour pour s’entraîner à faire le montage et le démontage d’un fusil mitrailleur ! Elles étaient soumises au regard attentif d’un instructeur qui les chronométrait. J’avais l’impression de revoir en film mon service militaire ! Précision : Ces jeunes filles avaient environ 13 ans !

1 commentaire:

B. Hugonnet a dit…

Stéphanie aurait du laisser faire celà ilya cent ans.