vendredi 29 février 2008

La fin du film


12 février


En matière de bas reliefs, c’est au Banteay Srei, appelé encore « citadelle des femmes », que nous trouverons les réalisations de la plus grande finesse, sculptées dans un grès rose. Ici, les motifs sont davantage floraux ou géométriques que narratifs (par opposition à Angkor Vat qui relate les épopées khmères ou la mythologie hindoue). C’est dans ce temple que André Malraux fut surpris à dérober des bas reliefs ! Ayant échoué dans le recel d’œuvre d’art, il est donc devenu ministre de la culture. Chapeau l’artiste !




Reprenant les pistes en terre rouge, nous continuons notre itinéraire à la découverte d’autres merveilles. Partout où nous nous arrêtons, nous avons le plaisir d’effectuer les visites en musique. En effet sur tous les sites, des petits groupes jouent des airs traditionnels pour accompagner notre promenade dans l’histoire… De quoi nous donner envie de nous livrer à la danse avec les Apsaras, nymphes célestes sculptées un peu partout qui nous accompagnent sur notre chemin.
Mais, nous accompagnant sur notre chemin, il y a aussi tous les marchands du temple ! Et c’est une autre musique, plus répétitive : “Do you want to buy something ? Cool water? Pineapple, Coconut? T-shirt? One for one dolla; three for two dolla !”. Age moyen de ces rabatteurs ? 8ans. Leurs mères, elles, tiennent les boutiques, avec, comme toujours, un nourrisson dans les bras.




Beaucoup de belles choses peuvent justifier que l’on garde un souvenir formidable du Cambodge.
Siem Reap, en particulier, ville bien propre taillée sur mesure pour un tourisme aisé, donne une vision agréable du pays.
Mais peut on venir pour ne regarder les choses qu’en surface ?
Pendant notre circuit, Stéphanie lisait « D’abord, ils ont tué mon père » de Loung Ung alors que je lisais « Cambodge année zéro » de François Ponchaud. Deux témoignages du calvaire subit par la population sous le régime de Pol Pot. Comment ces générations peuvent-elles s’en sortir avec des blessures si profondes ? Derrière les sourires, cette population est-elle si gentille ? Tous ces témoins du régime de terreur des khmères rouges ne sont-ils pas devenus des fauves ?


Si la présence, pendant plusieurs années des casques bleus de l’ONU et de nombreuses ONG, a certainement joué un rôle utile, il s’avère, le pays est encore en proie à des pratiques indignes et que son économie est destructurée: comment expliquer que la vie au Cambodge soit plus chère qu’au Vietnam alors que sa misère crève encore plus les yeux ?
En revenant, nous restons sceptiques sur la capacité de ce pays à se relever. Tout dans celui-ci semble encore tellement instable…
Bien sûr, nous avons été époustouflés par Angkor, mais, surtout, nous revenons avec en tête beaucoup de désolation .


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