Départ pour Battambang : Le bus de la compagnie Sorya
168 nous fait une bien mauvaise impression. Ce qui nous sauve en montant à
bord, c’est que nous ne savons pas que la route durera 6 heures (contre 4h
indiquées sur les guides). La route est cependant belle. Les vaches maigres
nous regardent passer, devant les maisons sur pilotis. Les rizières
sont très asséchées en cette période de l’année, malgré les digues creusées à la force
des mains pendant la sinistre époque des khmers rouges…
Nous arrivons dans la soirée dans le centre de Battambang et
posons nos valises au Sanctuary villa Resort.
Première soirée à flâner autour du marché, dans les rues aux
échoppes anciennes datant du protectorat. Nous repérons au Gecko café la
possibilité de louer une moto, outil appréciable de liberté. En goûtant un
curry vert et en sirotant une bière Angkor, nous consultons les perspectives de
balades.
Le lendemain, nous partons sur les routes en direction du Wat
Ek, temple datant de la splendeur d’Angkor. Les pistes sont bordées de galettes
de riz en train de sécher. La poussière attenue un peu la couleurs des feuilles
de bananiers, du tek des maisons où sèchent sur les balcons les kramas vichys.
Sur le registre du Wat Ek, nous écrivons pour la postérité nos
noms, après celui d’un autre français qui a signé « Johnny moquette
smocker ». Au pied d’un énorme bouddha, les tongs multicolores des élèves
d’une petite école sont abandonnées en vrac.
Une noix de coco pour la soif, et c’est reparti pour quelques
temples, quelques marchés colorés et parfumés. Des mosquées font de temps en
temps leurs apparitions.
Dans l’après-midi, nous faisons un tour dans la campagne sur
un curieux moyen de transport : un petit train en bambou : un radeau posé sur quatre roues propulsé par une sorte de moteur à
tronçonneuse, amusant. A la vitesse de 20 km/h nous arrivons dans un petit
hameau touristique. Un vieux nous serre la main en nous disant en français sa fierté
de nous rencontrer. Obséquieux, il nous propose à boire, prend un ton vexé lorsque
nous déclinons l’ « invitation », comme si nous avions trahi un
vieil ami en train de mourir de faim. Arrêt photo, devant une petite briqueterie,
où les poules picorent le paddy qui sert de combustible.
Les roues claquent sur les rails pas vraiment rectilignes, le
soleil se couche, nous rentrons plein de belles images en tête...
Le lendemain, on remet en route notre Suzuki en direction du
sud. Une petite pancarte nous indique une maison ancienne à visiter. Une
vieille dame nous accueille avec quelques mots d’un français impeccable. Elle
nous raconte que sa maison a été construite en 1900, par ses grands-parents qui
trônent en photos dans le salon aux meubles d’époque. La maison a été bien
conservée malgré les dégâts des khmers rouges : ils ont occupé la maison.
Elle ne dit pas ce qu’elle faisait pendant ce temps ; gêne ou
pudeur ? Quelques kilomètres plus loin, nous arrivons au Wat Banan perché
sur un monticule rocheux. Le temple est en bon état mais ne possède plus
beaucoup de bas-reliefs ; ils sont exposés au musée de la ville. André Malraux s’est
peut-être servi au passage ; qui sait ?
Nous faisons escale dans une petite entreprise de production
d’alcools. Quelques vignes dans cette campagne autorisent la production d’un
petit vin que nous goûtons poliment.
Dans l’après-midi, nous circulons dans le centre de
Battambang, qui s’avère être une petit ville bien agréable. Nous faisons le
tour de quelques temples, dont certains cachent de belles maisons de l’époque
coloniale. Aux ronds points, nous admirons les statues hindoues puis concluons
la journée par un petit cocktail à La Villa, une belle demeure coloniale
convertie en hôtel qui a gardé son mobilier rétro.
Vers la Thaïlande
« C’est parti mon kiki » comme nous a dit le tuk tuk
qui nous a ramenés à l’hôtel hier soir en en apprenant que nous sommes
français.
Sur la route que nous faisons en voiture cette fois ci (on avait
eu notre dose de bus), certains villages s’activent pour célébrer des mariages,
la musique est déjà à fond, les tables sont déjà dressées, nappes oranges,
serviettes rouges, housses de chaises roses. En deux heures trente, nous
arrivons à la frontière de Poipet, haut lieu d’un spectacle permanent :
les charrettes en bois défilent avec ballots de tissus, de fruits,
d’accessoires en plastiques, de coquillages, de pots de peintures, de
barquettes en polystyrènes… Un va et vient de marchandises aussi surprenantes
les unes que les autres.
Encore 4 heures de route…
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