vendredi 19 novembre 2010

Hong Back

Après une rentrée poussive, une belle compensation : un stage à Hong Kong. Stéphanie a eu moins de chance : sa demande se stage a été refusée, puis acceptée à la faveur d’un désistement. Destination : Shanghai. Puis, la galère pour obtenir le visa chinois, qu’elle obtient in extremis pour apprendre à la dernière minute que le stage est ajourné, car, cette fois ci le formateur qui n’a pas eu son visa…

Deuxième visite à Hong Kong, je suis très content. Comme nous avons déjà visité cette ville au printemps, je pourrai me balader, tranquille, sans avoir à cavaler.

En arrivant, je galère un peu en cherchant mon hôtel dans le quartier de Happy valley et découvre, c’est dimanche, des regroupements de jeunes philippines et d’indonésiennes. Le dimanche, c’est leur jour de repos, elles se retrouvent sur le trottoir pour manger ensemble, jouer aux cartes, bavarder. Souvent, elles ont laissé leurs familles pour trouver des contrats de travail ici. J’imagine bien ce que souhaitent leurs employeurs : des jeunes filles « courageuses et discrètes et aimant s’occuper du ménage ». Elles doivent en baver toute la semaine, alors les voir investir les trottoirs, je trouve ça amusant. La ville leur appartient aussi en quelque sorte…


L’hôtel n'est pas loin du lycée français où a lieu le stage, et surtout pas loin de la station de tramways. Il y a aussi l’hippodrome. Encerclés par la piste, des terrains de foot, où des équipes taquinent le cuir. Je file au marché de nuit, descends Nathan road, et ne résiste pas, nostalgique, à rentrer dans Chungking Mansions faire un tour d’ascenseur « Mind the door please »… Au printemps, Hong Kong ne m’avait pas emballée plus que ça ; la déception d’avoir raté le vol pour Paris à cause du volcan islandais devait y être pour beaucoup. En rentrant, je passe sur l'allée des stars et prends le ferry. Il y a cette alchimie entre la mer, le brouillard, les lumières, les grattes ciels. La température est douce, c'est cool...

Le lundi, pour ce qui est du stage, c’est une autre musique. Du lycée, nous travaillons dans une salle ou la vue sur les gratte-ciels est à couper le souffle, mais le bâtiment est un cube de béton sinistre. Rampes d’escalier grillagées, linos au sol, posters sur le développement durable aux murs, hublots style Titanic aux portes… Dans les couloirs, c’est l’impression d’être dans un de ces bons vieux collèges de ZEP de Seine Saint Denis. L’ambiance n’est guère plus chaleureuse en salle des profs, aménagée en immense open space, avec bureaux individuels – pas pour tout le monde semble-t-il, il faut avoir un certain statut, je présume, pour ne pas crever la bouche ouverte. Au repas, comme la cantine est en travaux, la Sodexho nous apporte des croques-monsieurs et une pomme. Le déroulement du stage est une immersion dans ce qu’étaient les IUFM. Passons…

Le soir les stagiaires quitte le lycée comme une volée de moineaux. Avec deux collègues, nous prenons un taxi vers le quartier d’Aberdeen et embarquons pour le restaurant flottant Jumbo, immortalisé dans l’un des James Bond. Dans la baie d’Aberdeen, les sampans évoqués dans les guides ont laissé place aux gros yachts de la jet set .

Nous ne mangerons pas au Jumbo, ça sent l’arnaque; le décor, très kitch nous arrache quelques sourires. Par une passerelle, nous rejoignons le restaurant flottant voisin dont j’ai oublié le nom. Tout est éteint, le restaurant est désert. Nous rentrons dans des salles vides. Il ne reste au mur qu’une photo -de travers- de la reine d’Angleterre qui à mangé ici il y quelques années pour illustrer le prestige (révolu ?) du lieu. Nous reprenons le bateau pour manger ailleurs. Dans cette baie, les tours géantes illuminées donnent le vertige. Il faut en convenir, Hong Kong, ça a vraiment de la gueule.

 Le lendemain, je vais seul cette fois-ci dans le quartier de Mongkok trouver quelques bricoles à rapporter en souvenir. Je rentre avec deux jolies montres pour la petite somme de 5,6 euros. J’aime bien ce quartier, y regarder les fashion victimes qui s’y baladent, avec leurs tenues parfois curieuses comme ces bottes et ces collants coupés au niveau des doigt de pieds que portent les filles. Enfin, pour la dernière soirée, je prends le bus pour le Victoria Peak, d’où avec Stéphanie nous n’avions rien vu à par le brouillard. Cette fois-ci, la visibilité est parfaite, la vue à couper le souffle. Je reste de longues minutes hypnotisé par le panorama. Comment être déçu par ce séjour !?

En rentrant, j’aurais bien voulu assister aux courses de chevaux qui avaient lieu ce soir-là. Je ne verrai, en rentrant à l’hôtel, que la foule quittant l’hippodrome. Les femmes sont biens habillées, les hommes ont sorti leurs costumes. Il y a de nombreux expatriés en bandes… Pas grave, j’aurais fait figure de pauvre… J'écoute une dernière fois la petite musique des feux rouges, dont j'aime le côté absurde mais rassurant dans les rue désertes. Avant de traverser, je regarde mes pieds : "look right".



 

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