mardi 3 juillet 2007

Retour en France, l'heure du bilan

14 août
Formalités à l’aéroport de Bangkok, décollage, atterrissage à Abu Dhabi. Décollage, atterrissage à Roissy.
Satisfaction d’avoir fait un voyage magnifique. Déprime aussi. Moins de couleurs, moins de saveurs dans les aliments, végétation monotone. Temps froid et nuageux. Epuisement…
Pendant une dizaine de jours, nous nous sentons très fatigués. Je ne peux m’empêcher de feuilleter des brochures de voyages, de traîner dans le rayon « guides touristiques » chez Art de vivre . A plusieurs reprises, je vais saisir le Routard sur l’Inde du sud et celui sur la Chine.
Le Kerala, Goa et Pondichéry ou le Sichuan et le Yunnan ? J’examine déjà les liaisons aériennes domestiques en Inde et en Chine. Faudra-t-il venir de Bangkok ou directement de Paris ? Je me fait un petit dossier sur l’Inde à partir des remarques déposées sur des forums.
Il y a aussi les photos qu’il faut trier.
Avec quelques jours de recul, je garde en mémoire des images très fortes du Vietnam. Je vais lire des carnets de routes pour confronter mes impressions à celles d’autres voyageurs…Je visionne le reportage de Pierre Brouwer que j’ai en DVD pour admirer encore le Tonkin, et découvrir la Cochinchine et le delta du Mékong.
C’est dur d’atterrir…

Septembre : coup d’état en Thaïlande
C’est en écoutant la radio que j’apprends au petit matin le coup d’état.
Le premier ministre en voyage à l’étranger est destitué. Les militaires ont renversé le gouvernement. Le général musulman à l’initiative de ce putch est reçu par le roi Bumitbol.
Les rassemblements dans la rue sont interdits. Les médias affirment qu’il n’y a eu aucun coup de feu. Les rues de Bangkok sont calmes. Les Thaïs ont laissé faire sans broncher. Les médias sont verrouillés et diffusent les clips à la gloire du roi que nous avons déjà vu là-bas. Mais, en regardant la télévision, j’apprécie cette fois la traduction : « Nous avons de la chance en Thaïlande d’avoir un roi comme le notre. Quand on a des problèmes, il est toujours là pour nous aider. Notre roi est bon, c’est pour cela que nous l’aimons … »
Les Thaïs ont une culture politique vraiment incompréhensible pour nous… Des coups d’états, ils en ont connus une vingtaine en trente ans !

Octobre
Je reste surtout nostalgique du Vietnam ; Stéphanie, elle, de la Thaïlande. Nous avons rangé les guides. Nous avons disposé dans la maison nos objets-souvenirs comme ce dragon évoquant le théâtre de marionnettes sur l’eau de Hanoï. Nous pensons maintenant aux mutations. Nous aimerions bien maintenant avoir un poste en Asie et vivre là-bas ? Lubie passagère ? Peut-être ? Je pense que non. Nous y pensons depuis longtemps. Ce long voyage nous a plutôt conforté dans l’idée de concrétiser ce projet. Nous avions beaucoup d’attentes avant de partir ; nous avons reçu plus que nous imaginions. Nous avons été déstabilisés.
En attendant, nous mangeons des nouilles chinoises, nous allons voir tous les films asiatiques qui passent au cinéma. Nous ne ratons pas un reportage sur la 5 concernant les tribus…Je me félicite de maîtriser convenablement la géographie de l’Asie. Stéphanie fait des séances d’acuponcture chez un vietnamien venu en France après avoir été persécuté par les communistes. Il est parti avec sa famille en bateau, et ne pourra plus y revenir ; il craint d’y être empoisonné.
Chaque fois que nous croisons des asiatiques dans la rue, nous cherchons dans les traits de leurs visages leurs pays d’origine. Nous avons envie aussi de connaître leur histoire.
Pas un jour ne s’est déroulé sans que nous pensions à notre voyage. Nous allons chez Tang, retrouver des odeurs, acheter des pamplemousses chinois, de la noix de coco fraîche, et le fruit du dragon.

Aucun commentaire: