vendredi 26 août 2011

La douleur

Plus de 8 mois après la rentrée scolaire dans les nouveaux locaux - histoire sans doute que les mécontents aient digéré cette mauvaise pilule – les grandes huiles, essentielles, se sont données rendez-vous pour l’inauguration du nouveau lycée français international.

Rappelons quelques éléments :

Premier psychodrame : le choix contesté d’un site improbable à côté du terrain d’exécution des condamnés à mort, au milieu de décharges sauvages, loin du centre-ville. Problème réglé depuis ? Oui, si on veut. Grâce au travail patient mais déterminé des autorités diplomatiques, les terrains avoisinants se sont recyclés dans d’autres activités : ce sont de magnifiques zones de stockage de containers, de machines de chantiers et des parkings pour poids lourds. La mise en place de transports scolaires permet aux élèves de venir sans encombre; le temps moyen passé dans les autocars dépasse à peine les 2 heures par jour  ; une paille pour les petits de la maternelle…

Deuxième psychodrame : le choix du nom pour le nouvel établissement. Si le choix -qui a prévalu- de prendre le nom de Marguerite Duras semblait le plus naturel, c’est une bataille assez féroce qui s’était engagée au niveau local. Bataille que le consulat a voulu canaliser en proposant une liste sur laquelle un vote a été organisé. Dans cette liste, quelques noms de figures aux épaules un peu légères pour porter le nom d’un lycée, comme Jean Hougron ou Ernest Doudard mais surtout de grosses fautes de goût comme Erwan Bergot (auteur de « 2ème classe à Dien bien Phu », « les commandos de chocs en Indochine », « Bigeard »... Non non, ce n'est pas une plaisanterie ! ). Un nom pour faire plaisir au catholiques pratiquants anti Duras : Alexandre de Rhodes. Un médecin pour faire sérieux : Albert Calmette. Puis Gustave Eiffel ; ça, c’est plus marketing, au moins nos élèves coréens connaissent… Chantal Goya, née à Saigon, n’avait pas été sélectionnée, curieusement…



On dira que le plus important, en ce jour d'inauguration, sera le sentiment partagé que résume notre nouveau consul dans sa lettre du mois de mai : « tous, ou presque, s’accordent pour saluer la réussite du site et des nouveaux locaux (…)un projet éducatif, exigeant et compétitif, est en place autour d’une équipe soudée ».

Trinquons donc gaiement, du Moët &Chandon a été mis au frais.




A quand un lycée Serge Gainsbourg ?!







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