mercredi 16 janvier 2008

Même au Vietnam...

Décidément, on y échappera pas...



Un peu de vocablaire ?


Tổng thống : Président
Nicolas Sarkozy : flambeur
đã : ( particule indiquant le passé )
bí mật : en cachette
kết hôn : marié

Joyeux Noël !

Giáng sinh vui vẻ !


Sapins en plastiques de toutes les couleurs, guirlandes illuminées, bonshommes de neige en polystyrène. Les décorations ne sont venues qu’a la toute dernière minute. Mais, visiblement, les vietnamiens ne ménagent pas leurs efforts pour décorer les rues et donner à Saigon un ravalement façon kitsch pour fêter Noël.
Les motos roulent alors dans les rues du quartier 1 sous de véritables tunnels de guirlandes lumineuses. Partout l’on peut lire « giáng sinh vui vẻ ! » (« Joyeux noël »).

Par plus de 30°, des stalactites artificielles donnent un souffle d’air frais aux rues. Les trottoirs couverts de coton offrent aux luges des Pères Noël de belles pistes ; pistes sur lesquelles il est de bon ton de se faire photographier en famille.

Mais très vite, c’est aussi l’overdose de « jingle bell » et de « il est né le divin enfant » (en version vietnamienne). Le fond sonore est aussi parti prenante de l’ambiance !

Les enfants sont les rois. Toutes les échoppes leurs proposent la tenue rouge et blanche en flanelle du Père noël. C’est ainsi que, quittant leur uniforme d’écolier en fin de journée pour se déguiser, les petits enfants sillonnent les rues… Une invasion de Kids Noël !

Dans les supermarchés le cadeau standard est le panier garni : biscuit, café, fruits, vin de Dalat (vin vietnamien) et cartouche de cigarette !

Rentrés en France pour les fêtes, nous n’assisterons pas aux festivités de Noël, ni au douze coups de minuit pour la nouvelle année…D'ailleurs, je me demande comment s’est passé la bascule vers la nouvelle année ; au Vietnam, il n’y a pas deux pendules indiquant la même heure !


A notre retour, les « giáng sinh vui vẻ ! » ont laissé place au « chúc mừng năm mới ! » (« Bonne année ! ») et les bonshommes de neiges ont fondu…

Mais déjà d’autres préparatifs sont en cours ! Pas le temps s’attarder sur la galette des rois…
La vraie fête pour les vietnamiens, c’est le Têt, dans la première semaine de février !

En stage

Le stage
6h30 : le réveil sonne, un bus attend les professeurs au pied de l’hôtel pour le stage, qui se déroule au Lycée français de KL. Je fais alors connaissance avec la douzaine d’autres collègues de mathématiques, qui sont venus d’un peu tous les pays de la zone (qui va, du nord au sud de la Chine à l’Australie). Il est animé par l’inspecteur de mathématique détaché auprès de l’AEFE.
Cet inspecteur à une mission très particulière puisqu’il nous déclara « mon domaine d’intervention est, en toute modestie… le monde ! »





Je ne détaillerai pas ici le contenu du stage, qui n’intéressera pas le lecteur (enfin, je suppose !). Je précise simplement que le proviseur nous a réservé un tea break avec d’excellents croissants.



Dans la soirée, le proviseur et le directeur du primaire, qui ont été très attentifs à notre confort nous ont accompagné pour le dîner dans une des gargotes typiques des rues chinoises de KL, non loin des centres commerciaux devant lesquels j’étais passé la veille à mon retour d’excursion.. Nous y avons mangé, entre autre, de la raie, cuisinée au barbecue. L’inspecteur qui venait de Paris, fatigué par le décalage horaire ne nous a pas accompagné pour cette virée nocturne. A table, les collègues racontent leurs expériences dans leurs établissements respectifs. Le jeu des chaises musicales commence ici, chacun se renseignant sur les postes qui seront vacants ici ou là et sur l’ambiance de travail dans les différents lycées. Certains collègues ont déjà beaucoup voyagé. Ils m’ont presque regardé comme un extra terrestre quand je leur ai dit que j’étais en France l’année dernière…
A la fin du repas j’ai voulu me promener dans les rues animées qui nous entouraient. Malheureusement, à 21h30, toutes les boutiques fermaient et je n’ai pas pu faire du shopping comme je l’entendais… J’ai vaguement pu admirer la collection de vêtements « Alain Delon » dans un centre commercial. Cette collection recèle quelques belles chemises à prix très modestes. J’en achèterai peut-être une ; en souvenir.

Le lendemain, le lycée avait réservé une table dans un des meilleurs restaurant indien de la ville, le Bombay Palace. Cette fois l’inspecteur est venu dîner avec nous. Nous avons goûté en petite quantité à un très grand nombre de spécialité. Avant le repas, j’avais eu le temps de faire quelques achats avec l’argent que nous avions reçu à notre arrivée pour couvrir nos dépenses diverses.

Pour la dernière soirée, une visite dans un musée avait été programmée pour ceux qui en avaient encore le temps avant de prendre l’avion. C’était mon cas, puisque je ne partais que le lendemain !
Avec quelques collègues nous sommes ensuite allés au marché central. Là encore, de belles choses étaient peut-être à acheter, mais l’heure trop tardive à laquelle nous sommes arrivés a mis un frein à nos tentations ; les boutiques fermaient. Je me suis alors rabattu vers le marché chinois ou après avoir acheté quelques t-shirts, je me suis trouvé une belle montre.


Bien que de nombreux projets soient en cours, la ville m’a semblé « achevée » dans le sens ou l’impression d’ordre domine. Ordonnée dans son activité urbaine KL possède des transports en communs fonctionnels, des routes en bon état, les rues sont propres et calmes…
Mais, ma vision est bien entendu fondée sur la comparaison que je fais inconsciemment avec le Vietnam. D’autre collègues avaient des sentiments bien opposés : venant de Singapour, par exemple, Kuala Lumpur est salle, polluée et bruyante !








Malacca, Kuala Lumpur

Malacca


Trois heures de bus sur une autoroute bordée de forêts de palmiers sont nécessaires pour arriver à Malacca.
La cité a une histoire très riche en raison de sa position stratégique pour le commerce. Elle fut successivement sous contrôle Portugais, Hollandais, Anglais.
En arrivant, c’est d’ailleurs le quartier hollandais que nous visiterons en premier. Pour l’essentiel, il s’agit d’une jolie place dominée par une grande église. Tous les édifices sont peints en rouge !

Ensuite, après le déjeuner, nous sommes déposés dans les rues du quartier chinois. Des belles pagodes y côtoient des mosquées, dans des rues aux échoppes anciennes, mais remarquablement entretenue.
Mais, pour tout dire, Malacca m’a plutôt déçu. Sorti des rues du quartier chinois la ville est parsemée de chantiers où poussent des immeubles sans charme.




Au retour en fin d’après midi à Kuala Lumpur, je me fais déposer dans les rues commerçantes et "branchées" d'un quartier nommé Bukit Bintang. Les grattes ciels et les perspectives qui se dégagent le long des larges avenues avec font penser à un New York tropical ( à cause de la chaleur et des palmiers ). Me familiarisant avec le plan de la ville et prenant la mesure des distances séparant les différents sites, je me rends au pied des tours Petronas. Avec leur structure en acier et en verre, elles sont très élégantes, mais il est bien difficile d’apprécier leur démesure à sa juste valeur, faute d’éléments de comparaison à leur côté. Et pourtant elles sont bien plus hautes que la tour Eiffel ! (452 mètres pour les Petronas contre 300 pour la tour Eiffel !)

Au pied des tour, il y a un immense centre commercial (un shopping mall comme on dit) et un grand parc verdoyant vert. Une piscine en plein air est dédiée aux enfants. Ils s’y baignent entièrement habillé, comme le veut la tradition.
D’un coup de métro je me suis rendu dans le quartier de la mosquée. J’ai traversé quelques rues « indiennes » d’ou les boutiques faisaient cracher des centaines de watts de musiques bolywoodiennes. Puis, j’ai parcouru les avenues entourant Petaling Street, le quartier chinois, qui devient le soir un grand marché nocturne. Harcelé par les vendeurs, je n’y ai fait qu’une brève apparition avant de retourner à l’hôtel, constatant rapidement que ce marché vendait les mêmes contrefaçons qu’à Saigon.
En prenant le métro, je du faire attention aux annonces du conducteur pour ne pas subir la même mésaventure que la veille. Je compris que, suite à un incident technique, il fallait changer de quai pour pouvoir continuer son trajet.

En me brossant les dents à l’hôtel, je concentre mon regard sur l’écoulement de l’eau au fond du lavabo, pour vérifier l’annulation de la force de Coriolis à l’équateur (à quelques kilomètres de KL). (Rappel : la force de Coriolis, due à la rotation de la Terre, se traduit par l’écoulement tourbillonnant de l’eau au fond d’un évier !)

mardi 15 janvier 2008

Kuala Lumpur

Kuala Lumpur


Nommé cette année dans l’établissement, j’ai eu la chance de faire partie des personnes prioritaires pour bénéficier d’un stage de formation. J’ai ainsi eu la chance d’avoir satisfaction sur ma demande de stage concernant les nouveaux programmes de collèges et le socle commun de connaissance. Le stage se déroulait à Kuala Lumpur en Malaisie, pour une durée de trois jours. Il fut animé par l’Inspecteur Pédagogique de Mathématiques détaché auprès de l’AEFE. Contrairement à ce qui se passe en France, les enseignants français à l’étranger sont pris en charge à 100% pendant la durée du stage. Cela inclue donc les billets d’avion, l’hôtellerie, les repas, ainsi que les frais divers. Normal ? Oui… Enfin…Là ou cela frôle l’indécence, c’est de se voir accueilli dans un hôtel 5 étoiles ; d’ailleurs à mon arrivée dans l’hôtel, je me suis franchement demandé s’il n’y avait pas erreur…Dans un palace de 600 chambres, une grande suite avait été réservée pour moi : salle de bain en marbre, chambre ouverte sur un salon avec espace de travail comportant un écran d’ordinateur avec connexion Internet, carte d’accès au salon de beauté et à la salle de sport, et divers autres services… De quoi faire enrager tous ceux, qui, en métropole, ne peuvent même plus faire des photocopies pour leurs élèves en fin de trimestre, faute de moyens…

Le stage commençant un lundi, j’avais décidé d’arriver à Kuala Lumpur le samedi pour faire un peu de tourisme. La Malaisie n’était pas franchement une destination qui me semblait incontournable, et je n’y serais peut être pas allé de moi-même sans ce stage. Mais, Kuala Lumpur faisant tout de même partie des grandes métropoles du sud est asiatique, j’étais très heureux de pouvoir de m’y rendre, sans débourser un centime, comme ça, « pour voir » !
Dès le passage de la douane, un choc en voyant les fonctionnaires. Je savais que la Malaisie était un pays musulman, mais je n’imaginais pas que les douanières porteraient le voile islamique dans l’exercice de leurs fonctions. (En reprenant mon passeport je me retiens de répondre « cam o’n », comme quoi je commence à avoir quelques réflexes en vietnamien que je soupçonnais pas !)
Quittant l’aéroport, je constate la qualité du métro assurant la liaison avec le centre ville (très moderne, très propre, ressemblant beaucoup au « orlyval ») et observe l’environnement urbain, très différent de celui du Vietnam : belles avenues bien éclairées (je suis arrivé de nuit), circulation ordonnée…De grandes enseignes lumineuses exhibent des marques que j’avais fini par oublier ( MC Donald, par exemple). J’étudie avec intérêt le caractère cosmopolite de la population puisque outre les malais (majoritaires à plus de 50 %), les chinois et les indiens représentent respectivement environ 30 % et 15 % de la population. D’ailleurs, les affichages publicitaires sont aussi bien en malais qu’en chinois, en tamoul, en arabe, ou en anglais.
Arrivé à l’hôtel, une pochette m’attendait avec un mot de bienvenue du proviseur du Lycée français de Kuala Lumpur, et un plan de la ville. J’avais vaguement étudié les différents centres d’intérêt à explorer mais je ne mesurais pas encore bien les distances à parcourir et les moyens de transports disponibles …
Après consultation du plan, je décidais de prendre le métro, non loin de l’hôtel, pour rejoindre le quartier chinois, très animé le soir. L’employée qui me vend mon ticket me signale qu’il faudra faire un changement, ce que j’avais déjà vu en étudiant l’itinéraire sur le plan.
Ce métro est aérien, comme à Bangkok et quelques secondes après son départ, j’entrevois au loin, par la fenêtre les tours Petronas, illuminées. Mais, mon escapade va ta tourner court. Au premier arrêt, le métro s’immobilise puis fait repart en marche arrière ! Les tours Petronas se font voir à nouveau, et, le métro retourne à la station dans laquelle j’avais embarqué ! C’est donc ça que la caissière voulait me signifier ? N’y comprenant rien, j’abandonne l’idée de prendre le métro et me résigne à marcher pour admirer les tours Petronas. Je découvre un marché de nuit, passe devant quelques gargotes, pour trouver un poste d’observation de ces tours jumelles. Ces deux tours, qui symbolisent Kuala Lumpur, sont présentées dans les brochures touristiques comme les plus hautes du monde avec 452 mètres. En fait, il n’en est rien depuis déjà quelques années, elles ont été supplantées par une tour de Taipei. Elles seront bientôt dépassées par d’autres tours en constructions comme à Shanghai, et surtout à Dubaï.
De retour à l’hôtel, je prospecte les possibilités d’excursion pour le dimanche. Je me décide pour une visite de Malacca. Les ports de pêcheurs, les belles plages, la mangrove, les plantations de thé des Cameron Highlands était autant d’autres possibilités… Mais, Malacca est la ville qui à le plus grand intérêt historique et le plus beau patrimoine architectural ; c’est cette option que je choisi.






jeudi 10 janvier 2008

Les cours de vietnamien

L’université.


Bien avant de partir au vietnam, j'avais acheté une methode "le vietnamien pour tous". Le sous titre était prometteur :"pour être opérationnel en deux à trois semaines".
"Etre opérationnel en deux à trois semaines"... Ben voyons !

Après deux à trois semaines, je connaissais quelques phrases toutes faites. Opérationnel ? Evidemment que non...


Au début du mois d'octobre, Stéphanie et moi sommes devenus étudiants. Motivés par la perspective d’apprendre la langue (enfin, surtout moi), nous nous sommes inscrits au cours destinés aux étrangers. Deux fois par semaine, nous allons nous asseoir sur les chaises à pupitre d’une petite salle destinée aux cours.
Nous sommes dans un groupe de huit étudiants. En fait, je devrais plutôt dire que nous étions huit. En quelques semaines, quelques défections ont été observées.



Oui, il faut le dire: l’apprentissage du vietnamien est une entreprise ambitieuse ! Condition nécessaire et non suffisante : maîtriser l’anglais (’cause lessons are in english)

Pour débuter, nous apprenons les sons ; c’est assez difficile. Notre oreille doit s’exercer à reconnaître des tonalités auxquelles nous ne sommes pas habitués (on a l’impression parfois d’entendre des onomatopées ou des miaulements de chat…) Il faut aussi s’accoutumer aux subtilités d’un alphabet aux multiples pièges : ô se prononce O, mais ó se prononce EU et o se prononce presque comme le A. Pour les tons, il y n’y a pas moins de six nuances : pour le son A, on ne prononce pas de la même façon: a , à , á , ạ , ã et ả !
Et cela peut avoir des conséquences importantes puisque cela change le sens des mots :

ma : fantôme ;
: maïs ;
: maman ;
mạ : jeune riz ;
: cheval ;
mả : tombeau

Et puis essayez d'aprendre un peu le vocabulaire ! Voyez comme c'est simple :


Bon côté des choses : pas de conjugaisons, pas de genre, 3 temps seulement (passé, présent, futur - signifiés par un mot inséré dans la phrase correspondant à chaque cas).

A vrai dire, beaucoup de français établis ici on renoncé et se débrouillent sans parler le vietnamien. Ils disent que c’est trop dur ; que le peu qu’ils connaissent ne leur permet pas de se faire comprendre ; ils disent que l’on peut faire sans…
Ils ont baissé les bras..


C’est vrai que c’est difficile d’aller à la fac deux soirs par semaine, de réviser les leçons entre chaque cours.


Cependant, dans toutes les situations ou j’ai pu utiliser quelques mots, j’ai tellement été ravi des sourires et de la complicité que cela pouvait faire naître, que je n’en démords pas : il faut apprendre le vietnamien !


Des visteurs à Ca Mau

Ca Mau



Anne et Daniel : ma sœur, mon beau-frère. Ce sont les premiers visiteurs. Un grand plaisir de les retrouver !




Câbles électriques qui pendent partout, circulation folle, petits tabourets en plastiques pour boire un verre sur le trottoir…
La soupe au crabe, le marché, où l’on tourne de l’œil en regardant les abats aux milieux de glaçons…
La cathédrale, la poste centrale, le lycée…
Le Tax Center et ses contrefaçons, les boutiques du district 1…
Le Ca-phé Da du Highland’s Coffee face à la cathédrale, la bière ba ba ba
Voilà pour les quelques heures passées ensemble à Saigon. Une sorte de bilan pour moi aussi, un condensé des deux mois vécus ici.

Quelques heures seulement à Saigon, car nous avons circulé. Nous avons passé pratiquement trois jours ensemble avant qu’ils ne s’envolent pour visiter le centre et le Nord. J’espère bien qu’ils reviendront !
Stéphanie dans tout ça ? Elle a pris l’avion dans l’autre sens. Elle revoit ses parents, ses amis ses anciens collègues, ses anciens élèves…Elle me prévient au téléphone : « je serai triste en repartant de France». Aïe !


A la joie de retrouver Anne et Daniel, s’est ajoutée celle d’effectuer, en leur compagnie, un très beau tour.
Ils sont venus avec un groupe, dont le « chef de bande », Maurice, est le cousin de Daniel. C’est un grand voyageur qui connaît bien le Vietnam, et, qui fait partager ses coups des cœurs en organisant des circuits touristiques.





Ensemble, nous avons passé deux jours dans le delta du Mékong et dans la province de Ca Mau. Cette dernière, rarement mentionnée dans les guides touristique, est très peu visitée, car éloignée de Saigon : 9 heures de bus ! L’originalité de cette étape avait une bonne raison d’être : le groupe est une délégation du Lion’s Club. Il a financé la construction d’un pont dans un village de cette province. Dans cette partie du Vietnam, majoritairement khmère, la population vit de l’élevage de poissons d’eau douce, de la riziculture. Les conditions sont particulièrement difficiles. En effet, la région est marécageuse et les déplacements entre villages se font en barque. La construction d’un pont, favorisant les échanges entre ces villages, est donc un élément important de développement pour ces populations.




Après une demi-heure en bus en se dirigeant vers le sud depuis la ville de Ca Mau, il ne fallu pas moins d’une heure et quart de navigation en barque motorisée pour parvenir au site de l’inauguration. Nous avons pu ainsi observer la vie des habitants dans la mangrove, leurs déplacements en barque vers les marchés flottants, la vie des écoles, des églises. Ce furent de paysages pleins de couleurs. Suscitant une curiosité amusée, nous avons été accueillis avec plein de sourires.
Sur place, les personnalités officielles de la région attendaient le groupe pour exprimer la gratitude des habitants. Un protocole solennel mais festif avait été mis en place avec des pavois de toutes les couleurs. Malheureusement, les impératifs du groupe ne permirent pas de rester longtemps pour fêter avec le village l’inauguration du pont. Restent les échanges joyeux, et le choc des cultures avec cette région reculée…


Construire un pont… une belle initiative.

Harer Better Faster Stronger

Il va y'avoir du sport !

Qui se souvient du nom d’un médaillé olympique originaire de l’Asie du sud est ?
On m’a vaguement parlé d’un champion cambodgien de Badminton, mais ensuite ?

Un soir de décembre, une grande foule est sortie dans les rues en se livrant à des scènes de liesse. De nombreux motocyclistes roulaient en faisant flotter un drapeau pour exprimer une certaine fierté patriotique. Les vietnamiens avaient en effet de quoi se réjouir. Leur équipe de foot venait de battre la Malaisie dans une compétition très attendue: les « jeux olympiques » des pays de l’Asie du sud est.
Pour avoir aussi ses mythes, ses champions, tous les deux ans, cette partie du continent organise une compétition « interne » !
Dans le tournoi de football, malheureusement, le Vietnam, s’imposera face au Laos mais perdra face à Singapour avant d’être définitivement éliminé en demi-finale par une redoutable équipe, la Birmanie, qui rencontrera la Thaïlande en finale.


Pour m’entretenir physiquement, j’ai choisi de rejoindre quelques collègues dans une équipe de foot française: l’Etoile de Saigon. Nous bénéficions du renfort de quelques vietnamiens lorsque notre effectif est trop juste pour nos matchs. Nous jouons sur le terrain pittoresque d’une petite île de la rivière Saigon, entouré de rizières et de cocotiers. On fait avec le minimum : certes, il y a des arbitres mais il n’y a pas de vestiaires.
Je dois avouer que mon premier match, contre une équipe coréenne, m’a fait beaucoup de mal. A bout de souffle au bout d’un quart d’heure, il a pourtant bien fallu finir cette rencontre qui semblait interminable, sous la chaleur tropicale et le soleil de plomb. J’ai mis plus d’une semaine à me remettre des courbatures…
J’en ai conclu qu’il me fallait faire un peu plus d’exercice et qu’un sport complémentaire s’imposait. J’ai naturellement pensé à la natation. Le « champion » que je suis (ou que j’étais, en catégorie C3 chez les « maîtres », c'est-à-dire vétéran en natation) souhaitait trouver un club pour faire de la compétition. Mais le problème, c’est la pénurie d’équipements sportifs dignes de ce nom. En outre, confronté à la barrière de la langue et que je ne savais pas comment m’y prendre pour trouver des contacts. J’ai finalement testé une piscine olympique, ou s’entraînent ­ (m’a-t-on dit) les champions. Malheureusement, trouvant l’eau bien trouble, j’ai été quelque peu découragé…


J’ai donc opté pour un abonnement dans la salle de sport d’une résidence de luxe. Pour un tarif modeste, par rapport aux prix pratiqués en France, j’ai accès à une salle très moderne, et a un spa (sauna, hammam, jacuzzi). Tout est fourni : eau, serviettes de bains, savon, rasoirs, cotons -tige, sèche-cheveux… (Tarif : 40 dollars pour un mois). La qualité des installations a même motivé Stéphanie pour s’inscrire ! Aux heures où nous y allons, nous ne croisons pas grand monde… Quelques expatriés japonais ou coréens venus en costume cravate faire un peu de vélo ou de marche sur un tapis roulant. Ces bureaucrates, qui ont l’impression de faire du sport du moment qu’ils ont enfilé un jogging, sont particulièrement désagréables. Ils ne disent jamais bonjour, et laissent derrière eux les vestiaires dans un désordre qui montre bien leur mépris pour les employés chargés de faire le ménage. Ainsi, ils ne se donnent pas la peine de mettre leur serviette de bain dans les paniers prévu à cet effet, ils préfèrent les laisser par terre. Je ne parle pas des cotons-tige…
Enfin, petit à petit nous nous refaisons une santé.


A mon troisième match avec l’équipe de foot, j’avais déjà plus d’endurance, et réussissais à m’imposer physiquement face à des joueurs vietnamiens, qui ont la malheureuse habitude de tirer sur la clope pendant les mi-temps… En fin de rencontre, dans la pénombre, parti du milieu de terrain je tente une frappe qui trompe le gardien… Un but d’anthologie qui n’est pas sans rappeler le but de Dhorassoo (au PSG) en finale de la coupe de France face à Marseille en 2006 ! S’il avait été filmé, je ne doute pas que mon but aurait fait, sur You Tube, le tour du monde en quelques minutes !!!
J’éspère simplement que je ne blesserai pas, car dans la conquête du ballon, certains adversaires « ne font pas le voyage pour rien » (comme dirait Thierry Roland !)
Voici en tout cas une image de l’équipe à la quelle j’appartient, prise lors d’un match contre l’équipe vietnamienne d’IKEA. J’ai choisi de porter le n°12 (comme Giresse en 82, en Espagne)

Des dunes de sable...


Mui


Le vendredi après midi, nombreux sont les gens qui se précipitent dans les gares routières de Saigon pour s’échapper en week-end au bord de la mer. Nous ne les blâmons pas. Nous faisons de même. Stéphanie a même imposé une fréquence : toutes les deux semaines, nous quitterons Saigon. Soit pour le littoral, soit pour le delta du Mékong.

Mui Né fait partie de destination que nous apprécions. Nous avons pourtant traîné des pieds pour y aller. Principal défaut : les « resorts » qui bordent les 20 kilomètres de plages ce village de pêcheurs sont fréquentés essentiellement par des touristes occidentaux, russes ou australiens (accessoirement par quelques vietnamiens aisés). En quelques années, avec ses cocotiers au bord de l’eau, les plages de Mui Né sont devenues un spot pour les sports de glisse. Comme nous redoutons par-dessus tous les touristes blonds et bien bronzés, super frimeurs et en même temps « hypers cools », nous hésitions à venir...
Mais ce qui fait la renommée de Mui Né, et qui a justifié notre déplacement, ce sont ses dunes de sable. En effet, Mui Né est au Vietnam ce qu’est le Pyla sur mer en France !

Comme je travaille jusqu'à 16h30 le vendredi, Stéphanie vient me chercher au lycée, et nous montons dans un taxi pour la gare routière de Saigon. Nous préférons opter, à chaque fois que cela est possible, pour les services d’une agence vietnamienne. Cela permet de voyager en minibus à des horaires plus souples et d’éviter les bus bondés de touristes du quartier routards. Nous ne voyageons donc qu’entourés de Vietnamiens. La radio fredonne pendant le trajet les mélodies sirupeuses de la variété locale. Bien que la distance à parcourir ne soit que de 200 km, le voyage dure en moyenne 5 heures. Cause : mauvais état des routes, embouteillages, pause repas pour le chauffeur. En fin de soirée, nous arrivons enfin à Phan Thiet, la "grande ville" la plus proche. Il faut encore compter entre 15 et 20 kilomètres pour gagner les plages, mais déjà, les ports de pêches nous envoient leurs effluves de poissons séchés ; Phan Thiet a pour spécialité le Nuoc mam. A peine ouverte, la porte du minibus subit l’assaut des Xe om, qui nous proposent leur assistance pour nous conduire à Mui Né. Il nous en coûte plus de 100 000 dôngs, soit autant que pour faire Saigon-Phan Thiet ! Sur leur motos, en atteignant la plage nous respirons la fraîcheur de l’air marin avec délice.
Pour le logement, il y en a pour tous les prix. Après plusieurs visites, nous avons repéré les deux bungalows d’un français à la retraite qui s’est fait construire une maison sur la plage. Le prix en plus que raisonnable : 15 dollars la nuit. Une fois les bagages posés, nous faisons un petit tour. Le long de la plage, il n’y a qu’une seule route avec quelques restaurants et quelques boutiques. Peu de gens parmi ceux que nous croisons sont asiatiques. A vrai dire, nous n’avons plus l’impression d’être encore au Vietnam…Nous nous arrêtons, histoire de boire un rafraîchissement sur une table sur le sable d’un petit bar- restaurant.
Le lendemain, au petit déjeuner, nous observons les pêcheurs partis sur des paniers flottants ramasser leurs filets. On oublie alors la pollution, l’agitation et le bruit de Saigon… C’est un autre Vietnam, c’est sûr.
En louant une moto à la journée (on ne peut décidément plus s’en passer), nous partons à la découverte des villages de pêcheurs et des dunes de sable. C’est de très loin ce qu’il y a de plus intéressant à faire.


Au port de pêche de Mui Né, nous sommes surpris de ne plus croiser de touristes. Des femmes s’activent dans une sorte de hangar ombragé à décortiquer des coquillages et des crevettes ; crevettes qui seront séchées et vendues dans des grands sacs au marché. Voir ces femmes à l’ouvrage, accroupies au raz du sol, chapeau conique sur la tête est très impressionnant…
En circulant, nous trouvons des gargotes sur une plage où nous nous arrêtons pour boire un café glacé. Des vendeuses ambulantes nous proposent des fruits de mer grillés. Elles ont des palanches sur lesquelles elles ont installé un barbecue portable(!) pour faire griller crabe, crevettes, calamars.

Et ces dunes alors ?
Il y a deux sites. Le premier que nous avons visité est celui des dunes de sable rouge. Plus que la hauteur des dunes (je dirais 30 ou 40 mètres) ce qui rend l’endroit étonnant, c’est le mélange des couleurs : l’orangé des dunes, le bleu de la mer, du ciel, le vert des arbres…

L’étalement des dunes sur une grande surface permet d’envisager de belles promenades.



A l’affût des touristes, des enfants munis de planches en plastique proposent à ces derniers de faire des glissades sur les pentes des dunes en échange de quelques dôngs. Habitués aux contacts avec les étrangers ils semblent apprendre beaucoup de vocabulaire. Ils m’ont par exemple dit- en français- que j’étais « beau gosse » ! Rapidement entourés d’un dizaine d’enfants nous nous sommes initiés aux techniques de la luge sur sable.
Plus loin du bord de mer, d’autres dunes -de sable blanc celles ci -se dressent au bord d’un lac d’eau douce. Là aussi, le paysage est magnifique. Le lac est couvert de fleurs de lotus, les dunes sont entourées de plaines de sable rouge qui nous donnent l’impression d’être dans une oasis en plein far west. Nous avons de cet endroit un souvenir particulier puisque c’est au pied de ces dunes, que nous avons crevé avec notre moto. Par chance, un groupe de touristes polonais emmené par un guide vietnamien passait par là. Stéphanie a été prise en stop par les polonais que je suivais en roulant avec le pneu crevé. Le guide vietnamien nous a conduit chez le réparateur le plus proche. En attendant la réparation, nous avons bu un verre dans une petite échoppe. Nous étions vraiment au milieu de nulle part, entourés de poules déplumées… C’est dans ces moments que je suis content d’avoir quelques rudiments de vietnamien !
Outre les dunes, l’ambiance très particulière de Mui Né doit beaucoup à ses terres rouges, traversée parfois par des cours d’eau qui y dessinent des petits canyons.
Mais, ce qui étonne le plus ce sont les changements radicaux de paysages : Le passage de paysages arides, désertiques à une végétation luxuriante et des rizières en changeant de versant sur une même colline.

Le développement de l’activité touristique ne semble pas vouloir s’arrêter au succès d’estime d’une clientèle avertie. Bien que le site reste trop excentré pour les groupes de touristes venus en voyage organisé, il semble que les bungalows sur la plage s’effacent de plus en plus devant les grands complexes hôteliers qui sortent de terre. Des petites cabanes en bambou, Mui Né passe aux immeubles en béton. Des petites pistes en terre, Mui Né passe aux grandes avenues goudronnées. Un aéroport est même en projet ! Dépêchons nous de profiter encore de Mui Né.