dimanche 11 décembre 2011

mardi 1 novembre 2011

L'aiguille creuse...

En un an la Bitexco Financial Tower s’est imposée comme le nouveau symbole de Saigon. C’est, avec ses 262 mètres et ses 68 étages de verre et d’acier le plus haut monument du Vietnam. Sa réalisation dirigée par Carlos Zapata, un architecte d’origine colombienne est surtout une performance technique, avec sa forme fuselée rappelant une fleur de lotus. Sa singularité la plus évidente tient à sa plateforme pour hélicoptère au 50ème étage. Une nécessité ? Oui et non… Il se murmure que jamais un hélicoptère ne pourra s’y poser, la plate forme étant trop étroite, et le survol de la ville étant de toute façon interdit.

Autre petit sujet de contrariété : Compte tenu de la forme de l’édifice, la surface utile pour faire des bureaux est très réduite ( 34% aux étages les plus élevés). Il faut donc, pour compenser ce manque de fonctionnalité proposer des loyers très élevés, en misant sur le caractère prestigieux d’être au sommet… Pour l’instant, les bureaux restent vides.

Mais, ce pari, qui a couté 270 millions de dollars, semble réussi. Le monument reçoit tous les jours de nombreux visiteurs pour monter au 49ème étage, d’où l’on peut contempler la ville sur 360° après avoir emprunté les ascenceurs, les 3èmes plus rapides au monde (7 mètres par seconde) ! La Bitexco est surtout l’objet de nombreux articles et est souvent reprise comme décor pour des photos publicitaires ou de mode. Elle est même listée parmi les 20 tours les plus emblématiques du monde établie par CNNgo avec l’Empire State Building, les tours Petronas et la Burj Khalifa de Dubaï. Une consécration ! En somme, et, c’est bien le plus important, elle fait parler d’elle…






Pour fêter l’anniversaire de l’inauguration de la tour, une "course verticale", un contre la montre individuel pour monter au 49ème étage, fut organisée, rassemblant environ 500 participants. L’occasion était belle pour moi de tester mon niveau de forme. L’expérience menée les semaines précédentes sur des immeubles de 20-25 étages me montrait qu’il serait impossible de « courir » plus de 10 étages. A défaut de pouvoir suivre un entrainement intensif et de pouvoir espérer une montée en puissance avant l'événement façon Rocky Balboa, je misais sur une stratégie prudente, en envisageant de faire la course en negativ split (pour ceux qui ne lisent pas Running attitude, cela consiste à faire la course en accélération progressive). Le départ se faisant par séries d’une douzaine de concurrents, je me laissais distancer tout de suite par les autres compétiteurs partis à fond, ce qui me fit bien sourrire… Au bout d’une dizaine d’étages, j’étais récompensé par mon sens tactique et commençais, comme on dit dans le jargon, à « ramasser les morts ». Je conclue en 7 minutes 35 en remportant ma série assez nettement. Les rues de Saigon sont alors 1002 marches plus bas et la vue justifie pleinement les efforts ! Je fais une 42ème place au général, et finis 4ème de ma catégorie. Médaille en chocolat, mais, Saigon à mes pieds.








Le rouge et blanc


Entre l’Oktoberfest et le Beaujolais nouveau, l’hôtel Equatorial accueillait le vendredi 21 et le samedi 22 octobre « Balade en France », une grande démonstration du savoir faire culinaire de notre pays.

Pour 550 000 dongs, un pass donnant droit à sept verres de vins et autant de plats à déguster (plus un café et une glace), permettait aux visiteurs de subventionner cette grande opération publicitaire jouant la carte du terroir, chère à Jean Pierre Pernaut.

Je débriefe :

Balayage du regard pour prendre le pouls de la soirée en entrant dans le grand salon de réception : Il y a du monde, c’est vrai, notamment beaucoup de vietnamiens, habillés comme pour un mariage. Sur une scène, un groupe chante Aznavour.

Des hôtesses en ao dai bleu-blanc-rouge proposent tout de suite une coupe de champagne. Un leurre en fin de compte… Il faut remettre un peu d’argent dans le cochon, le champagne, n’est pas compris dans le forfait. Ca commence donc plutôt par un petit gout d’arnaque avec ce champagne, Picard de surcroît - de quoi dérouter les amateurs de gastronomie en mal de connaissances géographiques…

Traversée de la salle, premières rencontres « Salut ! Tu …[smack] vas… [smack] bien ? Tu prends un verre de quelque chose ? » ; stand Pays de la Loire, première dégustation un petit - tout petit - verre de muscadet. Une petite assiette de patates vapeurs avec une croquette de poisson. Pas terrible… Au stand Bretagne, tiens, des pinces de crabe ; mais là encore le pass n’est pas valable… Rayon Alsace : de la saucisse. Je prends le verre de Riesling et garde mon coupon pour la saucisse pour plus tard, espérant trouver un moyen de l’échanger…



Région Langue d’Oc : petits carrés de pizzas, grande spécialité locale il faut en convenir ! Non loin, la région bordelaise. Je glane une assiette des trois huitres du bassin d’Arcachon. Le meilleur plan de la soirée.

Une heure plus tard : L’orchestre passe aux tubes des années 80, avec des chansons de Gold (évitant diplomatiquement le titre Ville de Lumière dédiées aux boat people). Le moment est alors venu de passer à la table des toulousains et leurs assiettes de cassoulet. Là ont lieu de petites conversations sympathiques avec des expatriés, intarissables sur leurs business, parfois bien foireux mais toujours prêts à dégainer leurs cartes de visites … On se croirait aux vœux du Consulat…

Deux ou trois verres plus tard : Les gens sont de plus en plus nombreux à fumer aux abords de la salle de réception, là ou se sont installés les stands Ricard, Evian et Orangina. Dernier petit tour. Hop ! Je choppe un apéricube et un verre de rosé de Provence...

22 heures, l’ambiance retombe peu à peu, on range les Arcs de triomphe et les tours Eiffel en carton disposés sur les tables. Je fais mes poches, pour retrouver mon coupon pour les glaces, mais ne remets la main que sur le coupon Alsace… Ni fromage ni dessert… Retour dans le lobby de l’Equatorial, et son ambiance de paquebot de croisière. En gentleman, je tiens la porte à des hôtesses de l’air chinoises qui vont travailler. Je vais me coucher. Voilà, « Balade en France », c’est fait.



lundi 29 août 2011

Joy ride


Les valises sont faites pour le retour.
Plus qu’une poignée d’heures avant le bruit de fond de la circulation en ville, le ronron de la clim, le chant du coq à l’aube, l’hymne national du lundi matin dans les écoles, le cri des vendeurs ambulants, la musique des vendeurs de glaces… Dans quelques heures, il faudra faire nos courses au Citi Mart de la rue Le Thanh Ton, monter nos quatre étages avec nos bouteilles d’eau La vie, les vêtements trempés par une pluie de mousson poisseuse. Il faudra aussi louer une moto ; de préférence une Yamaha Nouvo, les SYM Joy ride et Honda airblade, étant de bon modèles mais disposant de moins de place et dépourvues de crochets devant le conducteur pour accrocher les sacs.

Dans quelques jours, le travail… Je vais bientôt pouvoir prendre mon air désabusé comme je sais si bien le faire, face aux nouveaux arrivants, friands de conseils...


A suivre...

Lectures d'été (2)

Mission à Saigon



Le prince Malko Linge, SAS, fait le tour du monde en mercenaire accourant partout où ça sent la poudre. Peu après l’offensive du Têt, en 68, il est en service commandé à Saigon, pour manœuvrer dans un coup d’état qui vise à redonner la main aux américains dans le sud-Vietnam.
Il officie en collaboration de Richard Zansky, chef de la CIA à Saigon, une gueule fracassée, (mi Ribéry mi Nikki Lauda) ; un homme « gai comme un furoncle », au regard « torve ».
SAS, à peine arrivé, croisera le chemin d’une jolie métisse qui lui livrera un secret : le colonel Thuc, l’homme qui doit être installé au pouvoir par les américains est un agent double ! Au péril de sa vie, SAS s’emploiera à en faire la démonstration, quitte à se brouiller avec Zansky, qui a fait de Thuc son homme de confiance. Mais SAS ne s’est-il pas fait manipuler ?

On le sait, l'auteur de la série SAS, Gérard de Villiers brille par les descriptions rigoureuses des lieux visités par son héros : Saigon et son « horrible cathédrale de brique rouge », la rue Pasteur, avec son « mur compact de cyclomoteurs Honda (…) qui dégageaient une fumée à faire tomber les feuilles des arbres », et plus généralement, la circulation, formant « une armée pétaradante » où, néanmoins, « les Vietnamiennes, la tunique au vent (…) arrivaient à rester gracieuses sur leurs scooters ».

Sous l’effet d’une température qui, au mois de juillet, s’avère « un ennemi bien pire que tous le Viêt-Cong et les Nord-Vietnamiens », notre héros, Malko, qui « jamais n’avait vu une ville aussi sale, bruyante et anarchique » démontre dans cette aventure d’étonnantes capacités d’adaptation, capable, par exemple, après six semaines de cours de vietnamien (« langue aux subtilités de prononciation diaboliquement complexes ») de répondre du tac au tac à tous ses interlocuteurs

Entre les scènes de tortures et les scènes érotiques imagées, Gérard de Villiers, nous verse quelques couplets racistes au nom de la CIA: « -Tous ces pourris de jaunes, tous ! (…). Depuis des mois, ces salauds se foutent de notre gueule (…) Ils prennent nos dollars, nos gars se font étriper dans leurs rizières pourries et quand on leur donne un conseil ils nous disent qu’ils sont chez eux ! », ou en donnant la parole à ses protagonistes étrangers dans un français approximatif : « Moi y en faire blow job très bien ». Une vieille habitude chez l'auteur...

La guerre du Vietnam et Saigon avec ses belles villas coloniales où l’on fume de l’opium est un terrain de jeux idéal pour un roman d’espionnage. Malheureusement, malgré quelques saillies amusantes, du genre « Tu Anh portait une mini jupe qui était une atteinte à l’effort de guerre », l’intrigue de ce 20ème épisode de SAS, bien trop prévisible, s’essouffle vite, à l’image de son héros. Le constat est implacable : « l’opium ajouté à la fornication forcenée en pleine mousson avaient de quoi épuiser un honnête homme. Même barbouze de luxe et prince authentique »





Roulette Cambodgienne.

Après sa mission au Vietnam, SAS revient en Asie du sud-est, cette fois-ci à Phnom Penh. Objectif : écarter du pouvoir le Général Oung Krom, bras droit du maréchal Lon Nol, soutenu par le gouvernement américain dans la lutte contre les Khmers rouges. Entre les deux hommes s’est développée une rivalité sournoise. Le chef local de la CIA, Doug Frankel, lui est incapable d’agir ; il bascule depuis longtemps dans la démence à cause d’une consommation immodérée d’opium (Prévoir Daniel Craig dans l’adaptation ciné)

Dans la tension insoutenable de cette guerre, Malko échappera de nombreuses fois miraculeusement à la mort, principalement grâce aux femmes qu’il rencontrera : une chinoise ( tic tic number one), une vietnamienne et une cambodgienne. Rassurez-vous, il trouvera des palliatifs au stress permanant qu’il doit subir en « tirant sur le bambou » ou en étant initié à la « pipe de Formose », car, dans « Roulette cambodgienne », ( à ne pas confondre avec « Brouette cambodgienne ») Phnom Penh, même sous les bombes, ne perd rien de ses charmes de capitale tropicale avec ses fêtes au bord des piscines, « curieux mélange de Stalingrad et de Saint Tropez ».

Un épisode de bonne facture, une intrigue bien ficelée, c’est violent, on se perd un peu dans la dénomination de l’armement, mais il y a de beaux décors. L’auteur joue à fond dans les contrastes, à l’image de que lui inspirent les Cambodgiens qui, philosophe-t-il « étaient étranges. Par moments d’une férocité incroyable, à d’autres, ils professaient un pointilleux respect de la vie, en application des principes bouddhistes ».





Hong Kong Express

1997, un couple de manifestants arêté après les émeutes de la place Tiananmen sort de prison et cherche à quitter la Chine, en transitant par Hong Kong, porte de sortie, avant la rétrocession qui doit intervenir dans les mois qui suivent. Entre les triades chinoises, les antennes du Guangbu, un magnat du jeu à Macao, Malko doit retrouver ce couple qui a mystérieusement disparu au cours de son exfiltration depuis Pékin.

Dans ce 127 ème épisode, l’intrigue est sobre, seulement trois morts, après un emballement un peu long à venir de l’histoire (Malko voyage entre Macao, Canton et les îles de Hong Kong un peu pour rien…)

Fait notable : une longue liste de marques de luxe est distillée au cours du récit, Gérard de Villiers touche-t-il sa com’ pour citer Gaston de Lagrange XO, Taittinger Comtes de Champagne, Defender Classic Pale, Gitanes, Air France, Versace, Chanel, Bank of China, Breitling, Rolls Royce… ?

Quelques conseils qui peuvent s’avérer utiles : Le Grissini, le restaurant italien de l’hôtel Grand Hyatt ne mérite pas sa réputation en dépit de ses prix astronomiques, et, son tiramisu ressemblerait à un « cloaque nauséabond ». Puis, la composition du side car : un volume de citron, deux volumes de cointreau, trois volumes de cognac; ça doit être pas mal.

Petite coquetterie en passant, c’est un certain Michael Moore qui a signé la photo de la couverture. Quant on déballe les armes, Michael Moore n’est jamais loin…






vendredi 26 août 2011

La douleur

Plus de 8 mois après la rentrée scolaire dans les nouveaux locaux - histoire sans doute que les mécontents aient digéré cette mauvaise pilule – les grandes huiles, essentielles, se sont données rendez-vous pour l’inauguration du nouveau lycée français international.

Rappelons quelques éléments :

Premier psychodrame : le choix contesté d’un site improbable à côté du terrain d’exécution des condamnés à mort, au milieu de décharges sauvages, loin du centre-ville. Problème réglé depuis ? Oui, si on veut. Grâce au travail patient mais déterminé des autorités diplomatiques, les terrains avoisinants se sont recyclés dans d’autres activités : ce sont de magnifiques zones de stockage de containers, de machines de chantiers et des parkings pour poids lourds. La mise en place de transports scolaires permet aux élèves de venir sans encombre; le temps moyen passé dans les autocars dépasse à peine les 2 heures par jour  ; une paille pour les petits de la maternelle…

Deuxième psychodrame : le choix du nom pour le nouvel établissement. Si le choix -qui a prévalu- de prendre le nom de Marguerite Duras semblait le plus naturel, c’est une bataille assez féroce qui s’était engagée au niveau local. Bataille que le consulat a voulu canaliser en proposant une liste sur laquelle un vote a été organisé. Dans cette liste, quelques noms de figures aux épaules un peu légères pour porter le nom d’un lycée, comme Jean Hougron ou Ernest Doudard mais surtout de grosses fautes de goût comme Erwan Bergot (auteur de « 2ème classe à Dien bien Phu », « les commandos de chocs en Indochine », « Bigeard »... Non non, ce n'est pas une plaisanterie ! ). Un nom pour faire plaisir au catholiques pratiquants anti Duras : Alexandre de Rhodes. Un médecin pour faire sérieux : Albert Calmette. Puis Gustave Eiffel ; ça, c’est plus marketing, au moins nos élèves coréens connaissent… Chantal Goya, née à Saigon, n’avait pas été sélectionnée, curieusement…



On dira que le plus important, en ce jour d'inauguration, sera le sentiment partagé que résume notre nouveau consul dans sa lettre du mois de mai : « tous, ou presque, s’accordent pour saluer la réussite du site et des nouveaux locaux (…)un projet éducatif, exigeant et compétitif, est en place autour d’une équipe soudée ».

Trinquons donc gaiement, du Moët &Chandon a été mis au frais.




A quand un lycée Serge Gainsbourg ?!







jeudi 30 juin 2011

Un record du monde qui tombe


"La femme la plus agée du monde est vietnamienne"

La "mère héroine du Vietnam", Trân Thi Viêt, est décédée le 18 juin 2011 à l'âge de 119 ans, âge qui faisait d'elle la doyenne du monde.
Comme quoi, le glutamate n'est peut-être pas si mauvais que ça pour la santé !




vendredi 27 mai 2011

Le sud du Laos. Paksé


3/05


Vol à flanc de coteaux au dessus de rizières, villages aux maisons sur pilotis, puis, traversée du Mékong avant d’atterrir. D’emblée, les paysages en arrivant à Paksé séduisent. La capitale, Vientiane, et Luang Prabang, principaux centres d’intérêt touristiques, sont loins d’ici. Nous avons fait le pari que le sud du Laos nous réserverait de bonnes surprises pour ce premier voyage dans le « pays au million d’éléphants ».

Notre premier petit tour de repérage en ville nous fait découvrir une petite ambiance rurale, quelques maisons anciennes, un marché, un temple coloré. C’est calme, reposant, mais, à pied, on sent que l’on fait vite le tour de ce qu’il y a à voir. Nous jetons distraitement un œil aux agences de voyages, on fera peut-être appel à elles par la suite, pour organiser certains déplacements.

Nous goûtons aux rafraîchissements locaux, la bière Lao, l’eau pétillante Lao.

De ce premier petit tour, l’impression de marcher dans des rues plutôt propres, une circulation disciplinée ou les véhicules s’arrêtent aux feux rouges. L’impression aussi de ne pas être sollicités par des rabatteurs ou par les conducteurs des tuk tuk. Il y a pourtant d’autres touristes, un peu routards… C’est assez normal, le sud du Laos est un carrefour entre la Thaïlande, le Vietnam et le Cambodge. Il y a de nombreuse enseignes en vietnamien, celle des boutiques, des restaurants (« quan com »), ou encore devant des maisons avec des indications comme « Cam dau xe » (stationnement interdit).

Nous avons réservé, pour notre première nuit, au « Champassak Palace Hôtel », qui n’a de palace que le nom et le lustre un peu poussiéreux d’un ancien palais mal entretenu. Nous semblons être les seuls clients… C’est curieux sur Internet, il fallait se dépêcher de réserver, il ne restait que 4 chambres… Tout comme il ne restait que 4 places dans l’avion, qui en fin de compte était au trois quart vide!
Petite déconvenue dans la soirée en partant à la recherche du marché du soir que nous avons pris pour un marché de nuit: Ne restaient plus que quelques étals de viande nauséabonds et quelques chiens errants. Sur les trottoirs, un curieux manège d’installation de petites tables éclairées par des lampes de bureau : des jeunes filles vendent des tickets en cochant sur les grandes grilles de numéros avec un surligneur. Probablement une loterie.

Le temps est lourd. Au milieu de la nuit une grosse tempête viendra brutalement ouvrir la fenêtre de notre chambre, dans un fracas de coups de tonnerre ahurissants.



04/05

Nous louons une moto pour traverser les plateaux Bolovens en direction de Tad Fan, les plus hautes cascades du Laos. Sur 38 km nous traversons des villages avec ces hautes maisons sur pilotis vues en arrivant en avion, au milieu des plantations de café. Sur le bord de la route, des jeunes filles marchent nonchalamment. Elles ont des jupes traditionnelles qui descendent en dessous des genoux, des vestes de survêtement imitation adidas et s’abritent du soleil avec des parapluies aux couleurs vives. Après un aperçu de quelques chutes d’eau signalées sur la route, un nouvel orage se fait menaçant et nous arrivons juste à temps au Tad Fan resort pour déjeuner sur une terrasse avec vue sur les spectaculaires cascades qui tombent dans un gouffre de plus de 120 mètres de haut ! 2 heures plus tard, avec le retour du soleil, nous rentrons à Paksé, en faisant une petite escale pour suivre un chemin au début duquel un panneau en vietnamien indique des vergers. Nous découvrons des plantations d’ananas et un étang dans lequel viennent se baigner quelques enfants avec de grosses bouées. Il y a de belles couleurs, une atmosphère paisible…




Champassak

05/05






Réveil matinal. Nous ne sommes pas mécontents de quitter notre « Palace » pour prendre un mini-van commandé la veille en direction de Champassak, à quelques dizaines de kilomètres au sud de Paksé. Les routes ne sont pas engorgées au Laos, tout juste voit-on des camions chargés de tronc d’arbre, spectacle un peu désolant d’une réalité : les forêts sont décimées de leur bois précieux, destinés à la construction de meubles exotiques. A vrai dire, nous-mêmes possédons des meubles en bois exotique, c’est un peu de notre faute aussi…


Après une heure de route, le mini van nous abandonne sur les bords du Mékong avant de poursuivre sa route vers le Cambodge. Nous montons sur une barque effilée comme une lame pour traverser le fleuve. Nous y croisons des bacs bricolés, assemblages de pirogues sur lesquels des sortes de grandes palettes servent de plateformes pour véhiculer des motos, des voitures, et même des camions ! Tant qu’il n’y aura pas de pont, l’autre côté de la rive sera toujours un petit bout du monde quand même…Un tuk tuk nous prend en charge pour nous conduire à l’hôtel Inthira où nous avons réservé un bungalow, pour éviter d’être pris au dépourvu, car de nombreux témoignages sur des forums évoquaient de mauvaises surprises sur les guest House de Champassak. En découvrant l’hôtel, nous ne pouvions espérer mieux : accueil dans une maison ancienne et grande chambre avec terrasse, location possible de moto et restaurant agréable… A peine installé, nous louons un deux roues pour visiter le Wat Phou, temple classé au patrimoine mondial de l’Unesco, de la même époque que Angkor wat. Encore une fois, la route est a elle seule tout un spectacle, avec ses rizières, ses buffles, ses temples bouddhistes, ses jeunes écoliers jouant dans les courts de récrés, la montagne en arrière plan. Le Wat Phou dispose d’un sanctuaire parfaitement conservé au sommet d’un grand escalier qui laisse de belles perspectives sur le paysage environnant.



Dans l’après midi, nous nous hasardons sur l’île de Don Sen, oubliée dans certains guide, mais que j’avais repéré dans un article dans le magazine Géo, article qui, finalement, a largement inspiré notre itinéraire. Nous traversons à nouveau le Mékong sur une petite barque, avec la moto, et débarquons sur une large plage de sable blanc au milieu de pêcheurs rassemblant leurs filets. Le tour de cette île est vraiment une bonne surprise, ses villages sont coquets, fleuris et partout encore au milieu de l’île, de belles rizières avec des buffles. Dans un coin de l’île, un resort avec bungalow luxueux inattendu, la folie-lodge. Une petite mésaventure toutefois : Personne sur la plage pour retourner à Champassak en bateau ! Les quelques pêcheurs se sont éloignés, il a fallu rouler dans le sable pour les retrouver, mais ils ne semblaient pas vraiment disposés à nous aider. Après de longues minutes d’attente inquiète à être attaqués par des puces de sables, l’un d’eux, plus malin que les autres a proposé son prix en écrivant sur le sable avec un bâtons : 50 000 kips (5 euros). Marché conclu. Il part en bateau chercher un bac pour nous dépanner et emporte au passage sa commission. Bien joué ! Finalement tout le monde y trouve son compte…

Stéphanie qui a découvert un petit salon de massage va s’offrir un agréable moment de détente tandis que je pars photographier les maisons du Champassak qui témoignent de son passé : quelques maisons coloniales, un ancien bureau de télécommunication, une bibliothèque, une vieille école aux inscriptions en français…

Finalement très séduits par Champassak, nous décidons de rester une journée supplémentaire le lendemain avant de poursuivre notre périple vers les 4000 îles.



Phou Assa - les 4000 îles

06/05


Nous partons en excursion à Ban Ngon Kiet, village ou sont domestiqués des éléphants, avec l’intention de faire une promenade sur le dos de ces pachydermes. Notre monture eut le mauvais goût d’expirer fortement avec sa trompe et de nous postillonner dessus pendant deux heures, finalement assez inconfortables. La promenade nous laissera le souvenir de paysages assez particuliers sur le sommet d’un monticule de roche volcanique, siège d’un ancien temple : Phou Assa. Le village en lui-même a son petit charme, et voit se dérouler des petites scènes de la vie locale bien plaisantes à regarder quoique désormais plus familières.


07/05

Nous reprenons la route vers le sud pour les 4000 îles, région où le Mékong s’élargit sur 14 kilomètres et se fait tantôt nonchalant, tantôt bouillonnant avec des rapides et des cascades. C’est une nouvelle virée en barque qui nous permet d’atteindre Don Khone ou nous avons choisi de résider. Avec l’île voisine de Don Det, c’est un point stratégique du Mékong, frontière entre deux portions navigables du fleuve. Entre ces îles fut construit un pont et une voie ferrée pour assurer continuité du transport fluvial de marchandises. Un constat : l’eau du Mékong n’est plus ocre comme à Champassak, elle est bleue verte. Sur ces îles, nous découvrons en arrivant de petites guesthouse aux bungalows rustiques au bord de l’eau. C’est plus touristique qu’a Champassak, mais cela reste très sauvage, dans une ambiance très zen. Nous choisirons de dormir dans une maison, qui fut naguère un dispensaire, succombant aux charmes de la bâtisse et son atmosphère surannée.

Partant à la découverte des îles, nous marchons vers les chutes de Li Phi, puis traversons le pont - petit pont de la Loire en miniature comme dirait Géo- pour suivre le chemin de l’ancienne voie ferrée et revenir sur nos pas en suivant le fleuve par un petit chemin agréable. Beaucoup de touristes occidentaux font le circuit à vélo, les touristes asiatiques sont dans des sortes de minibus. Les enfants de l’île jouent sur des vélos trop grands pour eux. Ils nous disent Sabbaï dii (bonjour) en nous croisant. Les plus grands jouent au foot volley avec leurs balles en osier. Un type avec le casque vietminh passe en moto avec tout un tas d’ustensiles de cuisine.Nous croisons aussi beaucoup de volailles, de cochons, des chiens, de chats…

Les 4000 îles - Paksé



08/05

Un chien un peu collant nous a suivi pendant toute l’heure de marche pour atteindre la porte sud de l’île de Khone. Il nous quitte lorsque nous montons sur une petite barque pour aller observer les dauphins d’eau douce, une espèce en voie de disparition appelée "dauphin de l’Irrawaddy", qu’on ne trouve guère que dans certaines partie du Mékong . Le Cambodge nous fait face, de l’autre côté du fleuve, à quelques centaines de mètres. Malgré l’heure peu propice de notre excursions, nous auront la chance de voir, de loin, les nageoires dorsales de quelques spécimens, sortis de l’eau pour respirer dans un souffle puissant, nous alertant de la direction vers laquelle tourner la tête.

Plus tard, nous reprendrons une barque pour visiter, d’autres sites des 4000 îles, et regarder les pêcheurs en exercice tandis que sur le bord des îles, les enfants se baignent en groupe. Les paysages sont sauvages, d’une grande sérénité au coucher du soleil. On les imagine aussi terriblement hostiles la nuit tombée, surtout lorsqu’un orage vient déchirer le silence comme une nouvelle fois ce sera le cas cette nuit là.



09/05

Après une dernière petite promenade où nous fûmes salués par des bébés aux bras agités par leurs mères soufflant dans leurs oreilles « sabbaï dii ! sabbaï dii ! », c’est l’heure du retour vers Paksé. Le départ est un peu compliqué, nous rentrons dans le bus puis ressortons, car il y a un passager malade, puis, il y a un bonze. Il ne faut pas qu’il soit assis à côté d’une femme, or, ce jour-là, il y a beaucoup de femmes. Il faut faire un plan d’occupation du bus. Les bouddhistes ont, eux aussi, des préceptes à la con… Sur la route, nous avons failli rentrer dans un buffle traînant au milieu de la route, puis dû freiner brutalement devant un bébé faisant des premier pas imprudents sur le bitume, et que sa mère viendra arracher en panique à quelques mètres de nous.

Arrivé à Paksé, nous visitons Ban Saphaï, un village de tisserands. Malheureusement, les tisserands ont probablement disparus depuis la dernière visite de nos guides touristiques - à une ou deux exceptions près. Nous finirons donc notre séjour à flâner sur le marché de Paksé, dans son « centre commercial » dont l’attraction principale et une superette « Tang frères »




Après une nuit au Paksé hôtel, bien plus confortable que le Champassak Palace hôtel, mais un peu cher tout de même (40 $ la nuit), nous reprenons la direction du Vietnam, avec plein de beaux paysages dans la tête, et le souvenir d’ambiances agréables, reposantes. Le Laos, ne nous a pas forcement dépaysé beaucoup par rapport à ce que nous connaissons déjà de l’Asie, mais nous a offert tous les bons côtés du Vietnam (le côté rustique et les beaux paysages, mais en moins agressif, en plus « propre »), du Cambodge (la simplicité des gens, sans le côté misérable et les sollicitations pesantes), de la Thaïlande ( la langue et le sens du service de nos hôtes, sans le côté intrusif). Parfois aussi, le Laos nous a fait penser à Bali (les tenues vestimentaires). Sur ce que nous en avons vu, et, le nord du pays ne saurait nous faire mentir, le pays apparaît comme une bonne synthèse de l’Asie du sud est.

Le Laos est peut-être bien, finalement, la meilleure destination pour découvrir l'Asie tropicale. Mais, une destination condamnée à rester plus confidentielle, faute d'ouverture sur la mer et de plages... Une façon d'être préservée ?




dimanche 22 mai 2011

Une partie de campagne

22 mai 2011: élections legislatives au Vietnam







 








vendredi 22 avril 2011

le buzz du mois d'avril

Le "Gagarine du Tonkin"


A l’heure où nos camarades soviétiques célèbrent le 50ème anniversaire du premier voyage de l'homme dans l’espace, le Vietnam vient d’exprimer son soutien et de réaffirmer sa contribution à l’exploration spatiale à des fins pacifiques (déclaration à l’Assemblée générale de l'ONU du 7 avril)! Le Vietnam est en effet très actif en matière de conquête spatiale. On se souvient encore de 2008 et du lancement d’un premier satellite, Vinasat. Cependant, l’événement le plus symbolique remonte à 1980. A bord de Soyouz 37, dans le cadre du projet russe Interkosmos, le vietnamien Pham Tuan devint le premier asiatique « non-soviétique » à faire un petit tour dans l’espace … Mais tout le monde l’a oublié… Le pays avait pourtant de quoi être fier ! Alors, suivant les recommandations du XIème Congrès du PCV appelant les citoyens à valoriser le patriotisme national, je me permets de contribuer à réparer cette profonde injustice en rappelant le rôle historique de ce cosmonaute (en outre seul pilote de chasse ayant réussi à dézinguer un B52 dans un combat aérien).


BOB dit "l’âne"

Connu pour son engagement contre la guerre du Vietnam, la venue de Bob Dylan pour un concert exceptionnel à Hô Chi Minh-ville ne risquait pas de passer inaperçue. C’était surtout  une des premières fois qu’une star d’envergure internationale venait se produire sur scène au Vietnam (après Francis Cabrel à Hanoi, il y a deux ans). Si la presse vietnamienne soulignait que la date choisie coïncidait avec les dix ans de la mort du compositeur vietnamien Trinh Công Son, surnommé le "Bob Dylan vietnamien", la presse étrangère s’est contentée d’y voir le cinquantième anniversaire- non pas du premier vol dans l’espace de Gagarine- mais du premier concert du chanteur. Malheureusement, sur 8000 spectateurs attendus, seuls 5000 ont payé leurs tickets d’entrée pour écouter le rocker dont, il faut dire, plus personne ne fredonne encore les chansons.
En amateur de musique électronique, je n’ai pas raté l’occasion de manquer l’événement. Mais, même d’après les irréductibles nostalgiques présents au concert, mon jugement ne manquait pas de finesse. Le vieux Bob s’est apparemment reconverti dans une forme de slam, annonant ses textes sans aucun souci de musicalité dans la voix. Un nouveau genre ou l’on ne dit même pas bonjour au public – ce qui a le mérite de dispenser de lui dire au revoir et de lui témoigner sa gratitude…
Explication avancée : Comme à Pékin, où il venait de se produire, Dylan s'est plié à la censure, prié de ne faire aucune communication au public. Sale concert ? Peut-être… Au moins, il a une sale excuse



Messi, ballon de plomb

Lionel Messi,  footballeur le mieux payé du monde, est désormais l’attaquant vedette d’une douteuse organisation, réputée pour ses méthodes de ventes et ses séminaires aux relents raeliens, Herbalife. Sur de grand panneaux aux bords de l'autoroute, la star argentine nous fait la pub, avec la bénédiction de Nike et de l’Unicef de ces produits aux effets douteux sur la santé, quoique réputés chez les scientologues.



Pour cette exposition médiatique honteuse, je milite pour que lui soit décerné le prochain ballon de plomb par les cahiers du foot. Je prescris en outre une reprise de contact avec son ancien coach de l’équipe nationale, Maradona, qui saura mettre à profit sa science en matière de santé pour guider le jeune Léo vers des méthodes saines.


En sous-titres

La chaîne TV5 Monde a lancé ce mois-ci le sous-titrage en vietnamien sur quelques uns de ses programmes.
Pour le lancement de cette opération fut diffusé  La saison des goyaves , du réalisateur Dang Nhat Minh , un film « plusieurs fois primé » nous disait la chaîne sans autres précisions (et pour cause…)
Implacablement, l’œil de Hanoi a contraint TV5 à basculer sur sa réserve de clip, bien famélique. C’est ainsi que le chanteur So Kalmery a du conforter sa place d’artiste le plus diffusé sur les ondes de la chaîne internationale avec son titre « hey ! mama lisa », véritable gimmick de la censure.
Quoi qu’il en soit, je me félicite de cette initiative, car je n’ai plus le temps de suivre mes cours de langue à l’université. Je regrette simplement qu’un certain vocabulaire n’ait pas un affichage à l’écran plus long. Par exemple, la traduction d’un intempestif « salope » entendu dans une fiction, n’a du apparaître qu’un dixième de seconde à l’écran. Pas assez pour prendre des notes et apprendre tous ces mots de la rue, pourtant si utiles...


30 avril, le jour de l'union

29 avril, jour J: rien, absolument rien, dans la presse quotidienne. Heure H:   les seules images en provenance d'Angleterre retransmises à la télévision vietnamienne sont celles du match Manchester/Everton. William et de Kate sont ignorés. Le lendemain, 30 avril, les journaux titrent sur l'anniversaire de la réunification du pays. Que ce soit dit : le pays du bonheur n'a pas besoin de rêver.
William et Kate sont relégués en fin de journal...

samedi 26 février 2011

Têt de chat




Le sol a tremblé sous nos pieds le 26 janvier à 14h24. Il fallait néanmoins avoir une certaine sensibilité pour le sentir. Ce fut mon cas. Stéphanie ne s’est aperçue de rien. Comme la majorité des gens… La presse l’a bien confirmé plus tard : un séisme de magnitude 4,7 sur l'échelle de Richter venait des se produire au niveau de la zone littorale Phan Thiêt. Phan Thiêt, justement, là ou nous devions partir dans les jours suivants pour les vacances du Têt !

Nous avions réservé quelques nuits dans un resort au nom étrange, AllezBoo... On y aurait jamais mis les pieds si, traînés pas des amis, nous n’avions participé au loto de l’amicale francophone et gagné dans ce complexe tout neuf un weekend - dont la date était judicieusement imposée dans une période assez large pour couvrir toute la saison des pluies. Coup publicitaire somme toute gagnant puisque nous y retournions… L’endroit ne manque pas d’atouts avec son beau jardin tropical, sa terrasse avec piscine et vue sur la mer, ses chambres décorées avec goût dignes des brochures « hôtels de charmes ». Remarquez, on n’est pas loin des 100 dollars la nuit ; on a pas trop l’habitude… Nous y séjournâmes 5 jours, ignorant alors tout du fait que la province venait d’être l’épicentre du séisme, finalement sans conséquences...




Autour de la piscine flotte comme une ambiance "hôtel club". Des femmes russes sujettes à la surcharge pondérale nagent fastidieusement prenant bien soin de ne pas mouiller leur cheveux permanentés, dégageant autour d’elles de puissantes effluves connotées troisième âge: ’Krasnaya Moskva’ ou Yves Saint Laurent... Leurs maris, corpulents eux aussi, restent plus volontiers au sec à bronzer. Ils ont réservé leurs transats au soleil en y faisant poser leurs serviettes sur les meilleures places avant de prendre des œufs brouillés au petit déjeuner. Ils semblent avoir à cœur de prendre des couleurs, avant de reprendre l’Aeroflot, quitte à virer écarlate
Signe qu'ils sont choyés, ils auront même le droit à Калинка (Kalinka) par les petites chanteuses de l’hôtel chargées, en mini jupes scintillantes, de mettre de l’ambiance aux repas festifs organisé pour le passage à la nouvelle année. Car, c’est la fête lors de notre séjour : le Vietnam entre dans l’année lunaire du Chat ( façon précieuse de se distinguer des chinois qui, eux, entrent dans l’année du Lapin ! ).
Le jour de l'an, au petit matin, une danse du dragon est venue chasser les mauvais esprits au rythme des tambours tandis que, marchant sur la plage, nous contemplions les diverses constructions qui ont vu le jour depuis les trois ans que nous venons. On pourrait presque citer par cœur tous les établissements hôteliers : le Palmira Beach, palme du mauvais goût, le Terracotta, le SeaHorse, le Swiss Village, le Ngoc Suong, le Cham Villa, le Coco Beach, le HongDi, le Indochina Dreams, le Tien Dat, le Full Moon, le Seabreeze… On pourrait citer aussi tous les restaurants donnant sur la plage : le Sukhotai, qui vient d’être rénové, le Cay Xoai qui, lui, a disparu, le Shankara qui a ouvert il y a peu adoptant un style Bouddha Bar –plus joli côté rue que côté plage- le Lam Tong, que nous aimons bien mais qui a élargi sa terrasse sur la plage et devient surpeuplé… Partout, une confirmation : le russe est devenu la deuxième langue officielle de Mui Né.
Pour varier les plaisirs, nous avons loué une moto afin de circuler le long de la mer, dans les rizières et les exploitations de fruits du dragon, que nous voyons en arrivant en train.


En cette période du Têt -nouvel an lunaire- nous voyons dans les rues de Phan Thiet une activité au ralenti. Tous les commerces sont fermés, la circulation routière est très calme. Des petits groupes se réunissent devant des maisons pour manger, jouer aux cartes, faire des paris, sous les yeux des enfants qui ont mis leurs habits neufs de fête. Les uns et les autres vont de maisons en maisons souhaiter la bonne année aux voisins, aux amis. Quelques hommes s’isolent à l’ombre pour enquiller les Heineken...
Nous retournons à Saigon le deuxième jour de l’année lunaire. En fin d’après midi, le train passe devant plusieurs cimetières où des familles se sont rassemblées et célèbrent des messes en mémoire des ancêtres. Dans la soirée, nous prenons l’avenue Dong Khoi -anciennement rue Catinat, comme disent les guides- pour défiler avec les autres motos sous les illuminations de fêtes, devant les affiches célébrant la tenue du XIème congrès du parti communiste qui vient de se clore. La ville prend alors en soirée des allures de kermesse géante. Des ballons colorés flottent un peu partout, les vendeurs de glaces, barba papas et d’épis de maïs se frayent un chemin dans la foule… Une douce euphorie gagne un peu tout le monde ; la fête quoi…



Bonne année lunaire du chat !


mercredi 19 janvier 2011

1 mois avant le Chat


Les paysages enneigés propices aux promenades avec le chien les lendemains de fêtes sont derrières nous, au sol. Notre peau seiche, nos lèvres gercées attendent la torpeur tropicale.
Dans l’avion, l’écran pour regarder des films ne marche pas, la veilleuse pour lire non plus ; contexte propice à quelques reflexions…

Je repense aux mails que nous avons lus de nos amis et/ou collègues que nous nous apprêtons à retrouver à Saigon. Nous n’avons répondu à aucun d’entre eux.  Sans surprise, après les traditionnels vœux, la dizaine de messages reçus demandait si -par hasard- on ne pouvait pas rapporter de France tel livre, tel vêtement, tel aliment… Nada ! Y’en a marre de faire crédit puis les sherpas...

Ces français qui ne rentrent pas souvent ne sont pourtant pas difficiles à contenter. Ils étaient par exemple ravis d’aller à la soirée Beaujolais nouveau au mois de novembre, pour célébrer un événement marketing signé Georges Duboeuf. Celui là, il aura réussi a irriguer toute l’Asie avec sa piquette ; ça mériterait bien un article dans le magazine Capital. Le plus fort, c’est que, à ces soirées, ce n’était même pas du Beaujolais nouveau, bien que les affiches fleuries de l’événement ne le laissassent croire !
Au mois de décembre ils se régalaient et commandaient en masse des chocolats faits par un type qui a monté son business au Vietnam et qui fabrique lui-même de délicieux assortiments genre « Mon Chéri » vendus au prix du Debauve et Gallais. (Autre idée de sujet, pour l’émission Capital cette fois-ci…). Dans l’excitation régnant la veille des fêtes, nos collègues se précipitèrent même au repas de Noël de la cantine où ils purent, avant la buche Kinh Do du dessert, reprendre deux fois du riz ! Certains en étaient encore euphoriques au café ( non offert ) !

Allez ! j’arrête ! J’aborde l’année 2011 dans un esprit nouveau, et positif.

L’automne fut difficile, la saison des pluies interminable, déprimante, mais, en janvier, on va l’entendre dans toutes les chansons, le printemps sera déjà de retour.

Tout se passera bien : dès que nous poserons le pied sur le tarmac de l’aéroport Tan Son Nhat nous sentirons cette force qui nous permettra d’affronter toutes ces petites choses qui font le charme de notre vie au Vietnam, pays qui d’après une récente étude très sérieuse, vient d’être classé en tête des nations les plus optimistes dans le monde (la France est dernière !) Ainsi, parions-le, cette journée sera splendide et les autres journées de la semaine lui ressembleront, les autres semaines du mois seront comme la première semaine et puis se sera le Têt, donc déjà une nouvelle année dans le calendrier lunaire chinois, synonyme pour nous de nouvelles vacances, et les autres mois de l’année seront magnifiques, comme le premier.

Bien sûr, un optimiste intégriste nous enverra un SMS qui nous dira que « ce mois de janvier est très spécial il a 5 vendredi 5 samedi 5 dimanche en un seul mois ceci arrive tous les 823 ans on les appelle les sacs d'argent..faites passer ce message à 8 personnes l'argent apparaîtra selon le fengshui chinois ceux qui arrêtent n'auront rien, on teste ???? » Je répondrai que c’est faux, il n’y a que 4 vendredi en ce mois de janvier 2011, que cela n’arrive pas tous les 823 ans car c’était le cas en janvier 2010, que ce sera à nouveau le cas en janvier 2016, 2021, 2027… Không sao, cela n’entamera en rien nos bonnes dispositions pour aborder cette année où le bonheur nous est promis.