samedi 29 novembre 2008

Jour de fête

Jour de fête.

Nous découvrons au Vietnam des fêtes qui n’ont pas d’équivalent en France. Le 20 novembre, est, par exemple, la fête des professeurs ! C’est un jour ou les élèves n’ont pas cours. La veille, ils apportent à leurs enseignants des cadeaux et des fleurs. Sympa non ?



A l’école française, pas de cadeaux pour les profs, c’est un jour comme un autre. Du moins en principe, car les élèves n’ont pas eut cours avec nous ce 20 novembre. Mais pour une tout autre raison... C’était une journée de grève nationale dans l’éducation nationale! La deuxième depuis le début de l’année. La première avait touché 100% des profs titulaires "résidents", un record. Il paraît que dans les autres établissements d’Asie, ils nous voient comme de vrais rebelles. Eux ne bougent jamais...

Cette grève tombait bien pour moi car j’allais pouvoir régler mes petits soucis avec la moto confisquée par la police le week end précédent à Mui Né.

Je reprenais le train de 6h45 pour Mui Né donc, avec le propriétaire de la moto. 5 heures plus tard, en sortant de la gare, nous apprenons par le gens qui nous entourent que le poste est fermé jusqu’à 13h30. Je découvre surtout que le propriétaire n’a rien lu des papiers que m’avait remis la police pour récupérer la moto. Ce qui m’ennuie le plus, c’est que le train retour est à 14h00. Nous devrons prendre un autre train, à une autre gare plus loin et plus tard. Ça commence donc sur de mauvaises bases.
Après le riz dans une gargotte locale, au poste de police, le fonctionnaire -habillé en général -me demande mon permis français et me demande s’il permet de conduire une voiture. « oui, bien sur ». Il me répond qu’au Vietnam si on conduit une moto alors cela ne donne pas le droit de conduire une voiture (sic). En gros, j’aurais répondu n’importe quoi d’autre, j’aurais eu tort quand même. S’en suit une discussion avec le propriétaire à laquelle je ne comprends rien malgré mes compétences de plus en plus fines en vietnamien. Au bout de dix minutes nous ressortons sans la moto. Nous reprenons le chemin de la gare en Xe-om, à trois sur la moto, et attrapons de justesse le train de 14h00 pour Saigon. Apparemment, il faut attendre quelques jours avant de pouvoir reprendre la moto. Je n’ai pas bien compris pourquoi. En tout 10 heures de trains. Pour rien. Enfin si, j’ai attrapé froid dans le train et j’ai chopé une infection dans l’œil. Me voici de retour à Saigon crevé, malade, et très énervé...

jeudi 27 novembre 2008

quelques ennuis...





Serrés par les flics

Il y a des week ends qui se suivent et qui ne se ressemblent pas.
La semaine dernière nous sommes partis à Mui Né faire une pause balnéaire, histoire retrouver l’air de la mer, de se promener dans les dunes et les canyons, de faire les marchés de poissons. Tout s’était merveilleusement bien passé si bien qu’en rentrant, nous achetions des billets de train pour y retourner le week end suivant.

Les voyages sont toujours un peu long dans ces trains. Normal, il n’y a qu’une seule voie ferrée. Deux trains ne peuvent se croiser qu’à certaines gares. Il faut donc toujours que le premier train arrivé attende celui d’en face ! On a à chaque fois le droit à notre dose de folklore et de bonne humeur dans ces wagons, peuplés d’enfants qui gesticulent et qui vomissent sous le regard amusé de leurs parents. Mais cela ne dure pas. Immanquablement, le sommeil gagne tout le monde dix minutes après le départ. Ce sont alors les colonies de cafards qui prennent possession des lieux. Peu importe, tout cela est vite oublié quand se fait sentir l’odeur du nuoc mam en arrivant sur les ports de la côte.


Pour le deuxième week end nous nous organisons un peu mieux en prenant avec nous notre moto à bord du train. Cette idée qui devait nous faciliter nos déplacements va s’avérer très mauvaise...
Arrivés le vendredi soir à 22h30, nous quittons la gare pour rejoindre notre hôtel situé à une vingtaine de kilomètre au bord de la plage. Manque de pot, à mi chemin, c’est la crevaison, au milieu de nulle part. Nous devons alors, un peu obligés, rouler une dizaine de kilomètre avec le pneu arrière à plat. Imaginez les dégâts ! Bon, c’est pas si grave puisque, le lendemain, nous faisons réparer. Mais, la jante a souffert... Malheureusement, le pire va survenir quelques heures plus tard, dans la soirée. Nous partons dîner dans un restaurant, bien caché sur la plage ou il n’y a jamais grand monde et ou l’on mange de très bons poissons grillés pour une somme modique. Manque de pot, il y a une panne d’électricité et le restau est fermé - ils n’ont pas de groupe électrogène. Nous repartons en moto aussi sec et nous voyons un attroupement. Il y a une sorte d’opération épervier organisée par la police. Nous sommes arrêtés. La police nous demande les papiers du véhicule et mon permis de conduire. Stéphanie qui est très organisée a mis dans une pochette le contrat de location et mon permis. Des russes ( il y en a beaucoup sur les côtes vietnamiennes ) sont arrêtes comme nous. En fait tous les étrangers sont interceptés. Hélas, le numéro d’immatriculation de la moto ne figure pas sur notre contrat de location. En septembre, j’avais changé de moto parce que la précédente calait tout le temps. Le contrat faisait apparaître le numéro de l’autre moto... Malgré nos tentatives pour expliquer notre bonne fois, la police se montre très ferme. On demande s’il n’y a pas un arrangement possible. Après tout, c’est l’usage ici ! Rien. Les policiers sont six, il y a du monde autour et puis ils ont tout prévu : ils ont un pick up. La moto est saisie. On est dans la merde. Le lendemain, ironie du sort, nous tombons par hasard dans les papiers qui traînaient dans le coffre de la moto -et que les policiers nous avaient priés de reprendre- une copie du contrat de location avec le bon numéro de la moto. Je ne me souvenais absolument pas que ce document avait été refait! C’est à la fois de l’énervement et de l’espoir. Nous contactons le patron de la guest house ou nous logeons pour savoir si il peut nous aider à récupérer la moto. Impossible, c’est dimanche ! Nous reprenons le train pour Saigon dans la journée en laissant la moto... Normalement, c’est au propriétaire du véhicule de venir la chercher. Ils vont être contents à Saigon à l’agence de location !

lundi 10 novembre 2008

L'élection améraine

Hors du temps...




"Nous félicitons Barack Obama qui vient d'être élu président des États-Unis", a déclaré le 5 novembre le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Lê Dung.
Voilà, c’est fait. Service minimum côté vietnamien.



Pourtant, les relations diplomatiques se sont plutôt réchauffées avec les Etats-Unis depuis le milieu des années 90 et l’ouverture du Vietnam au reste du monde dans le cadre de la Đổi mới (rénovation). Côté démocrate, Bill Clinton semble même très apprécié : La traduction de son autobiographie, My life, figure depuis un an en tête de gondole de toutes les librairies! Et, tout aussi surprenant, sa photo est présente dans tous les restaurants de la chaîne Phở 2000, un fast food vietnamien ou l’on mange de la soupe traditionnelle -le phở. (Bill Clinton y a déjeuné lors de sa visite à Saigon en tant que président).



Mais, tandis que le monde entier semble avoir suivi avec enthousiasme la campagne du sénateur Obama, le Vietnam est resté complètement indifférent. Les autorités se sont contentées de censurer la presse étrangère en passant au marqueur les allusions au passé de vétéran de la guerre américaine du candidat Mc Cain.( "La guerre américaine", c'est ainsi que l'on appelle ici, ce que tout le monde appelle ailleurs "la guerre du Vietnam" ! )



Pourquoi ? Parce que l'évocation du brassage culturel gêne dans ce pays ou l’origine ethnique des citoyens figure sur les papiers d’identité - juste en dessous d’une devise pourtant pleine de poésie « Indépendance, liberté, bonheur » ?



Le constat est là : le résultat de l’élection est rapporté d’un ton neutre, apparaissant de façon timide à la une des quotidiens. ( datés du 6/11 compte tenu du décalage horaire )



On mettra cela sur compte d’un aspect charmant du Vietnam : être hors du temps...