vendredi 5 février 2010

En attendant le Tigre


Tous le matins, le carillon de l’église rose située à quelques centaines de mètres de notre nouveau domicile nous indique l’heure et nous invite à aller travailler. Déjà, en bas de notre immeuble, les écolier de l’école d’en face sont regroupés autour de petites tables pour manger un pho’ ou une grillade de porc. Depuis maintenant plus de deux mois, nous sommes installés rue Huynh Tinh Cua, et, nous ne regrettons pas d’avoir déménagé, loin de là. L’espace que nous occupons est plus calme, plus fonctionnel et nous nous trouvons incontestablement plus reposés, plus en forme. Un gardien s’occupe de collecter nos factures et nous n’avons plus à courir à droite ou à gauche quand une coupure vient nous rappeler que nous avons oublié de payer quelque chose. Le samedi, nous allons à pied au marché de Tan Dinh, et le dimanche nous faisons parfois une petite promenade à la tombée du jour dans le parc de Vo Van Tan situé, lui aussi, à quelque centaines de mètres de notre nouvelle adresse. C’est le moment où se regroupent les sportifs qui expriment leur talent au badminton. Les femmes viennent marcher ou faire un "dérouillage" en moulinant les bras ou en balançant les jambes en prenant appui sur une barre prévue à cet effet. Je doute que ces mouvements surréalistes soient d’une quelconque utilité, mais, apparemment, elles prennent l’exercice très au sérieux. Dans les manèges, les enfants jouent aux cosmonautes à bord de soucoupes qui ont l'air de venir tout droit de chez Gagarine - ne manquent que les autocollants "CCCP".
Pour moi, la période du mercato footballistique a scellé mon transfert vers une nouvelle équipe, « Les Gaulois ». Je sais, je sais... ça craint un max ce nom, mais au moins cette équipe me permet de jouer quelques matchs de la ligue internationale, une sorte de mini championnat local ou se confrontent huit équipes parmi lesquelles d'autres équipes étrangères. Je ne lâche pas pour autant mon autre équipe, « l’Etoile », mais à vrai dire, ayant du mal à trouver de nouveau joueurs, celle-ci décline et doit souvent annuler ses matches. Signe tangible de ce déclin : j’en suis devenu le capitaine et c’est désormais moi qui organise les rencontres en réservant les terrains, en convoquant les joueurs...

En semaine, je poursuis toujours les cours de vietnamien 3 fois par semaine et ayant réussi ma certification (niveau A, le plus faible certes, mais avec mention « bien » !) j’ai désormais la fierté d’avoir un petit diplôme. Je me sens progresser de façon certaine, mais pour l’heure, la lecture du journal reste toujours une tâche inaccessible. (Même pour Bongda, le quotidien du foot!)

Sinon, comme tout bon enseignement, à peine rentré en janvier, Stéphanie et moi avons songé à préparer les prochaines vacances. Ce sera le Têt, l’entrée dans l’année du Tigre, la période de congé la plus importante en Asie. En cette saison haute, il n’y aura pas de solution bon marché alors nous resterons au Vietnam, ce sera l’occasion de visiter Huê.