samedi 7 juin 2008

l'équipe de France de football au Vietnam !


Un match inédit...


Cette année a été organisée une "semaine française" à Saigon. Cette manifestation visait à renforcer les échanges entre la France et le Vietnam, à créer des liens permettant aux entreprises de trouver de nouveaux débouchés. Annoncé depuis longtemps dans le microcosme francophone, l’évènement est resté bien discret à l’échelle de la ville. La seule manifestation qui a réellement intéressé les vietnamiens (et moi- même, je doit l’avouer) fut la rencontre amicale de football entre les anciens internationaux des deux pays.
Côté tricolore, Dominique Rocheteau venu au Vietnam pour y ouvrir une école de football était accompagné, entre autres, de Manuel Amoros, Amara Simba, Bernard Diomède, Christian Karembeu... Dans les buts, un inconnu du grand public, que moi seul connaissait : l’ancien gardien vedette de l’AS Poissy (Philippe Laffon) que le père de Stéphanie à longtemps cotoyé lorsqu’il faisait partie de l’encadrement du club ! Entraîneur de cette sélection : Michel Hidalgo, assisté de Jean Djorkaeff.
Côté vietnamien, ont participé d'anciennes gloires comme Nguyên Hông Son, Dô Khai, Nguyên Huu Dang, Vo Hoàng Buu, Vu Minh Hiêu, Truong Viêt Hoàng.... ( c'est du moins ce qu'annonçait Le courrier du Vietnam). Ces joueurs constituent la « génération en or ». Principal fait d’arme : avoir battu la Thaïlande, l’ennemi juré en matière de football. (La Thaïlande est à ce jour 95ème au classement FIFA, mais reste privée de coupe du monde, battue aux éliminatoires par des équipe redoutables comme l’Iran ou l’Arabie Saoudite). Si le public vietnamien est passionné de foot, le pays est encore loin de briller sur la scène internationale !
A l'extérieur du stade, des billets se vendent au noir au milieu du flot de motos. A l’intérieur, des vendeuses de glaces commencent à faire du chiffre d’affaire. Il y a environ dix mille spectateurs, le stade est plein. Avant le coup d’envoi, un discours en vietnamien présente les personnalités politiques locales. Comme chacun y va de son petit discours, c'est assez pénible. Puis les hymnes sont écoutés. Le public est gratifié de la bande son grésillante d’une « Marseillaise » interprétée par une castaphiore catastrophique.
Adriana Karembeu est invitée à donner le coup d’envoi. C’est parti. La France passe à l’attaque et laisse peu le ballon à son adversaire. Je commence à penser qu’un score trop lourd ne serait pas très diplomatique… Quand l’équipe vietnamienne passe la ligne médiane, le publique se réveille enfin et crie sa joie. Une frappe lointaine des vietnamiens donnera au bout d’une demi-heure un grand espoir à tout le stade qui se leva d’un seul coup… Hélas, le tir n’est pas cadré.
L’ouverture du score sera finalement conclue par Dominique Rocheteau, d’une frappe croisée à l’entrée de la surface de réparation. L’ « ange vert » à toujours la classe… Mi-temps.
La deuxième mi-temps sera plus équilibrée. Les français se montrent épuisés par la forte chaleur. Sur un corner, un attaquant vietnamien inscrit, avec une reprise de volée en pleine lucarne un magnifique but. Le stade est en délire ! A la fin du match, les joueurs sont essoufflés, et marchent sur le terrain. La France l’emporte finalement 2-1.


Suivra un cocktail ... Je téléphone à Stéphanie, restée à la maison « je rentre ». Le type qui garde les motos à l’extérieur du stade me demande le score. « Phap thang 2-1» (« la France a gagné 2-1 »), je lui réponds. Il corrige : « Phap thang 1-2». Dung rôi ! (Exact !)
Le reste de la semaine, les joueurs de l’équipe de France profiteront, parait-il, de leur séjour pour faire la tournée des boites branchées de Saigon.
« Ils sont plus ensemble, j' sais pas pourquoi elle est venue » me racontera un ami journaliste, à propos d’un joueur et de sa femme-connue pour porter des wonderbras. Ne comptez pas sur moi pour balancer des noms...

Et l’étoile ?
A l’avenir, pour qui veut voir à Saigon, une sélection française de football, il y a, rappelons le « l’étoile de Saigon » dans laquelle je joue. J’y démontre à chaque match l’immense étendue de mon talent : jeu court, jeu long, dribbles, passe en profondeur, passements de jambes, contrôles orientés, pichnettes, ouvertures en profondeur, frappes enroulées… Autoritaire en défense, créatif au milieu de terrain, je suis à l’origine de phases de jeu comme on en voit que sur Play station. Mais, ce n’est pas tout : percutant en attaque, j’inscris des buts aussi extraordinaires que dans « Olive et Tom ». Trois depuis le début de l’année…

Cours de vietnamien (suite)


Toujours les cours ...

Sept mois après avoir pris mes premiers cours de vietnamien à la fac, je ne cache pas que je suis assez satisfait des progrès que j’ai réalisés. Il faut dire que je n’ai pas ménagé ma peine. D’emblée, je me suis procuré de nombreux livres pour effectuer un travail parallèle à celui des cours. Mais, le vrai coup d’accélerateur eut lieu en janvier : presque tous les autres étudiants ayant abandonné les uns après les autres, je sautais une classe pour pouvoir poursuivre mes études. (Stéphanie avait également été victime du découragement…)
Désormais, j’assiste à trois cours par semaine (soit pratiquement six heures hebdomadaires). La nouvelle prof , « Bébé » en lettres dorées sur ses T-shirt, est Cô Trân ( Mademoiselle Tran ). Dans ce nouveau groupe, le rythme, plus soutenu, a encore décapité les effectifs... Pendant quelques semaines, un anglais marié avec une vietnamienne a tenté de faire de la résistance. Une japonaise un peu excentrique, nommée Suzuki, a également montré une certaine assiduité… Ces deux étudiants ont finalement lâché prise. C’est dommage pour Suzuki parce qu’elle était drôle. En cours, elle parlait beaucoup, et elle montrait tout le temps des choses écrites en chinois sur une ardoise. Personne ne comprenait rien, mais moi, j’acquiesçais systématiquement. Je me souviens qu’elle aimait beaucoup Jacques Chirac… parce qu’il aimait le Japon. Je l’informais de ses supposés comptes en banque et de sa supposée fille secrète au Japon. Suzuki tombait des nues…
Seuls résistent les étudiants coréens. Me voici donc en cours, seul, face à une dizaine d’entre eux. Ils m’ont longtemps pris pour un américain...


Mais, que sais-je ?

Après avoir appris à me présenter, à solliciter mon chemin dans la rue, à acheter des billets de train, à parler de ma famille et de mon métier, à commander un plat au restaurant, j’ai appris (avec les coréens), à acheter une télé, à répondre au téléphone, à parler de ma santé… Dans quelques semaines, nous aborderons les relations avec un banquier, les loisirs ou la location d’un appartement…

Je me familiarise petit à petit avec les sonorités et enrichi mon vocabulaire. En faisant le marché, j’ai l’impression de ne pas trop mal me débrouiller ; j’arrive à me faire comprendre. Cependant, je ne peux pas encore être positivement comblé. En ouvrant le journal, je ne suis pas en mesure de comprendre le moindre titre. En écoutant la télé, le vietnamien reste pour moi une langue incompréhensible…

Stéphanie, quant à elle vient de commencer des cours particuliers avec la prof chargée d’enseigner le vietnamien à ses CP. Elle aussi va désormais avoir trois cours par semaine.

La french touch
Pour que chacun puisse apprendre aussi un peu de vietnamien, je recense ici quelques mots faciles à retenir :

Pour commander une glace :
Café : Cà phê
Chocolat : Sô cô la
Vanille : Vani

Pour faire le marché :
Carottes : Cà rôt
Haricots verts : cô ve
Artichauts : Atisô


Pour s’habiller :
Veste : Vét
Cravate : Ca vat
Casquette : Cat két
Pyjama : Pijama

Pour voyager :
Auto : ô tô
Taxi : Tac-xi
Moto : Mô tô
Gare : Ga
Valise : Va li

Parmi la littérature que l’on trouve sur les sites touristiques pour apprendre quelques rudiments de vietnamien, j’ai trouvé un copie du guide de conversation Assimil. En lisant la quatrième de couverture, j’ai apprécié tout de suite la grande qualité de l’ouvrage. Lisez donc...



Une nouvelle adresse

A la maison !




Le jour de notre retour du Cambodge, nous apprenions que le propriétaire de notre immeuble avait vendu les murs à l’entreprise commerciale « New Derma ». Notre contrat devenant caduque, il fallait signer un nouveau bail. L’occasion était trop belle pour nous de partir en récupérant à coup sûr notre caution. Depuis quelques semaines, nous envisagions le déménagement, mais en projetant plutôt de le concrétiser à la rentrée scolaire de septembre 2008. Nous commencions à visiter les maisons des collègues en fin de contrat et qui souhaitaient partir. Cette nouvelle inattendue a précipité le changement d'adresse.
Se rendant compte que finalement, les histoires de français cambriolés étaient toujours les mêmes qui tournaient en boucle, nous avons choisi de louer une maison et de disposer d’une grande surface pour un prix plus avantageux.
Reprenant contact avec nos intermédiaires, nous avons eut le droit à une nouvelle série de visites, mais nous nous sommes finalement décidé plus rapidement. Nous avons signé pour une maison de trois étage. C'est-à-dire une maison de quatre pièces… Toujours le charme de l’architecture vietnamienne…
Très vite, Stéphanie est partie en repérage pour trouver des meubles à acheter ou faire fabriquer. Ceux de la maison n’étant pas tous à notre goût, nous avons demandé au propriétaire de procéder à leur enlèvement. Nous avons ainsi fait fabriquer un lit en bambou, acheté une table et des chaises, mais aussi des éléments de décorations, des plantes, de la vaisselle…Pour inventer ce qui nous manque, l’imagination de Stéphanie est sans limite.
En attendant d'avoir les clés, notre futur ex-immeuble était sujet à de bruyants travaux, et nombreux allers et venues ; l’ascenseur se faisaient de plus en plus long à attendre. Un centre de soins esthétiques et de massages ouvrait ses portes. Il était également question de soins dermatologiques au laser et de pose de prothèses pour le nez (beaucoup d’asiatiques sont complexés par leur nez). Notre immeuble résidentiel se transformait petit à petit en clinique privée… Exaspérant ! Il était vraiment temps de partir!

Parallèlement, nous avons été présenté à une femme de ménage. Tout de suite, je l’ai trouvé énergique, mais désagréable. Elle souhaitait venir trois fois par semaine, y compris pendant les vacances et être payée avant de commencer le travail. Pour trouver un consensus, je lui cédais quinze jours d’avance mais précisais qu’elle était à l’essai. Sa première mission : nettoyer de fond en comble la maison avant notre installation. A sa première journée de travail, madame, venue travailler avec sa fille réclamait un autre balai, une table de repassage. A la fin de la semaine, elle n’était pas revenue, et la maison ne semblait pas nettoyée. La semaine suivante, nous trouvions le fer à repasser par terre au milieu d’une chambre, seule trace visible du passage de la femme de ménage.
Une fois notre déménagement réalisé (quelques valises seulement à transférer), cette femme de ménage ne se montra pas plus active mais fort râleuse lorsque, une fois nous l’avons croisée. Nous l’avons alors appelée pour lui signifier son licenciement. Elle aura quand même été payée deux semaines à ne rien faire !
Mais si nous étions contents d’avoir trouvé une maison à notre goût, nous devions encore faire face à quelques soucis. Ainsi, alors que nous nous apprêtions à passer sur place notre première nuit, nous nous sommes retrouvés enfermés dehors. Rentrés après avoir dîné dehors à dix heures du soir, notre clé se cassait dans le cadenas du portail de la maison. Nous avons appelé en catastrophe le propriétaire, qui nous a envoyé son homme à tout faire… Avec une scie, un marteau, ce dernier a tenté de faire sauter le cadenas. Non sans bruit… Nos voisins sont alors sortis pour s’informer des raisons de ce vacarme. L’occasion de faire les présentations… Après une heure et demi d’effort le portail était enfin ouvert.
Deux jours plus tard, nous rencontrions un problème du même genre avec les nouveaux cadenas que nous venions d’acheter. Après quelques minutes de paniques, nous trouvions enfin ! Nous avions les mauvaises clés ! (Heureusement que nous n’avions rameuté personne cette fois ci…)
Puis, une nuit, je me réveillais étonné d’entendre un écoulement d’eau. C’était le robinet de notre petite cour extérieure qui avait « sauté » et qui inondait la rue. Trois jour plus tard, bis repetita. D’après le compteur d’eau, à peu près 15 mètres cubes d’eau ont ainsi arrosé le bitume.
Je passe sur les vocalises de voisin d’en face qui semble être un passionné de Karaoké et le bruit insupportable d’un groupe electrogène appartenant à un hôtel situé non loin… Cette maison était-elle maudite ?
Aujourd’hui, tout est rentré dans l’ordre, nous avons fait réparer le robinet qui fuyait, nous sommes bien équipés, nous nous habituons à la taille très basse des éviers etc.
Nous apprécions notre nouveau quartier, nous familiarisons avec les commerces de proximité, les chants des vendeurs de rues ou des femmes qui rammassent les poubelles. Et puis, ce n’est pas négligeable, notre loyer et de 100 dollars inférieur à celui que nous devions payer pour notre appartement. Ne reste plus que le problème du bruit, comme partout à Saigon.