mardi 26 août 2008

Et le casque fut...

Une petite révolution.



Je n’imaginais pas que cela pourrait marcher... Imaginez : rendre le casque obligatoire pour les motocyclistes ! De nombreuses affiches de propagande annonçaient : « A partir du 15 décembre, le casque sera obligatoire pour tous les motocyclistes. Sécurité = joie dans les familles ». Il y avait déjà eut, dans le passé, des tentatives d’imposer le casque… Sans lendemains... Un motocycliste sur vingt portait le casque.




Tout s’y opposait : vous pensez bien que les fortes chaleurs rendent le port du casque pénible ! Et puis comment feraient les Xe-om, ces motos taxis qui comptent bien continuer à travailler sans être entravés pas de nouvelles contraintes ? « Encore un moyen pour la police de s’en mettre plein les poches » déclaraient les plus réticents.


Mais l’idée faisait son chemin… Partout, depuis le mois de septembre, fleurissaient les stands de vente de casque.


La date fatidique approchait, mais personne ne portait encore le casque. Que se passerait-il ?


Le 14 décembre, dans la soirée, toujours rien. Tous en moto, avec une casquette, un petit chapeau ou la tête nue. Comme d’hab


Et le 15 ? Incroyable ! Ils ont tous le casque ! Il faut dire que la police s’est postée partout en ville. Des patrouilles motorisées étaient chargées de suivre les contrevenants.


Évidemment, les casques utilisés sont très légers. La plupart des modèles laissent les oreilles découvertes, c’est plus pratique pour téléphoner en conduisant. Et, sous les casques, les hommes peuvent garder leurs casquettes, les femmes leurs chapeaux. Pourquoi ? Je ne sais pas...


Puis, certains ont compris très vite qu’il y avait des opportunités à saisir. Les « gardiens de parking » de motos ont diversifié leurs services : ils garderons aussi les casques pour quelques dôngs. De nouveaux métiers sont nés : réparateurs de casques et vendeurs d’accessoires.


Aujourd’hui, le business des casques, c’est devenu une folie. Car le plus fort dans cette histoire, c’est le détournement qu’ils ont fait du casque pour en faire un truc fashion.... En moins de deux mois, les modèles qui étaient sur le marché en décembre sont devenus ringards. Dans un premier temps, il s’agissait de rendre les casques esthétiques en les couvrant d'une auréole de tissu pour imiter la forme d’un chapeau. Puis, très vite, de nouveaux modèles, de nouvelles formes sont crées : casques en forme de casquette, casques guerriers, casques peints comme un ballon de foot, casque peints avec des fleurs, casque pour enfants en forme de coccinelles (avec antennes !).


Le casque est devenu un accessoire que l’on collectionne, que l’on choisi le matin en fonction de ses vêtements.



Voilà, ils ont donc réussi à généraliser l'utilisation du casque. C'est très fort!
Il ne reste plus qu'à persuader les vietnamiens que, même avec un casque, c'est quand même pas très sécurisant de rouler en moto à trois avec un nouveau né, ou avec un frigo !





Mariage à la vietnamienne

Mariage à la vietnamienne

Au Vietnam, il est souvent mal vu de ne pas agir comme les autres. Avoir un enfant hors mariage est, par exemple, inconcevable. C’est en cours de vietnamien que je l’ai appris. En faisant une leçon nous devions présenter notre famille, un collègue français expliquait qu’il avait un enfant, mais qu’il n’était pas marié. La prof de vietnamien, dans un premier temps, ne comprit pas. Puis, après de longues explications, elle finit par concevoir la situation ; elle afficha une mine consternée. Au Vietnam, cela ne se fait pas. Cela n’arrive jamais.


C'est un fait, le rituel du mariage se porte ici très bien.
Nous avons eu cette année la chance d’assister au mariage d’un collègue avec une vietnamienne. Immersion dans les traditions locales....
D’abord, l’ « avant mariage » est très important. Notamment parce que les futurs époux éprouvent une excitation particulière à constituer leur album photo. En robe blanche, ou en tenue traditionnelle, coiffée, et maquillée comme une poupée de cire, la mariée et son prétendant son prétendant posera pour des photographes devant la cathédrale, dans un parc arboré, ou sur un cyclo pousse. Le photographe fera ensuite un montage où il laissera éclater son talent dans la manipulation de photoshop. Règle d’or : Plus les photos sont naïves plus elles plaisent.
Le jour du mariage, les invités ne participent pas, en général à la cérémonie traditionnelle qui se déroule dans la maison des parents de la mariée. Une autre cérémonie, festive, est organisée pour le repas du mariage.
Le repas peut avoir lieu un dimanche midi, un samedi soir… ou un autre jour, peu importe !
Ce sont dans les salles de réception des hôtels que sont organisées les fêtes. Les mariés accueillent les convives qui arrivent plus ou moins tôt suivant le degré d’intimité qu’ils ont ensemble. Les invités ne viennent pas avec un cadeau, mais avec une enveloppe qu’ils déposeront dans une corbeille prévue a cet effet. L’usage est de donner une somme correspondant à l’idée que l’on se fait du prix du repas !
Surtout, il ne faut pas arriver en retard, car tout va aller très vite. Les invités s’installent à table. Sur une scène, un animateur fait la présentation des mariés. Des fumigènes sont activés pour un échange de consentement au pas de charge. Après avoir pris le micro pour un bref discours, les mariés se tournent vers la pyramide des coupes de champagne. Ils font alors sauter les bouchons des bouteilles de faux champagne qu’ils déversent dans les coupes. Celles-ci contiennent des pastilles qui au contact du mousseux provoquent de nouvelles fumées colorées ; des confettis tombent alors du ciel sur fond de musique tektonik façon viete pour l’ambiance. L'animateur exulte en criant bruyamment dans sont micro…
Quelques instant après, la pyramide de champagne disparaît. Personne ne boira de champagne.
Dans les mariages vietnamiens, la boisson consommée est la bière. Celle-ci est versée régulièrement par le serveurs, qui, munis d’un broc en inox, n’attendent pas que le verre des invités soit fini pour le remplir à nouveau : on boit la moitié du verre, il est à nouveau rempli, on reboit deux gorgées, il est rempli à nouveau, on reboit un tiers du verre, il est rempli encore. Résultat, personne ne sait quelle quantité il boit vraiment….
Le repas est la succession d’une dizaine de plats pris en petite quantité : soupe, nems, légumes, poissons, viandes, riz.
Pendant que des invités mangent, d’autres saisissent un micro pour chanter sur scène. Les vietnamiens sont de redoutables amateurs de karaoké. Les mariés font le tour des tables pour faire une photo souvenir.
Au dessert, fumées, paillettes et musique futuriste: la pièce montée arrive. Les mariés saisissent un couteau pour couper le gâteau… Mais là encore, personne ne mangera de gâteau. C’est une pièce montée en carton. Pour la photo.
Une heure et demi après avoir été reçu, certains invités se lèvent et partent. On commence à ranger les chaises et débarrasser les tables. Deux heures après le début de la fête, tout le monde est parti. Pas de bal, pas d’after. Game over.



Jeune vietnamienne recherche un mec mortel…


Mais, ces mariages font-ils encore rêver tout le monde ?
Elles sont quand même nombreuses les vietnamiennes qui rêvent de laisser de côté les feux de Bengale et les boules à facettes années 80 pour goûter au caviar et au vrai champagne. Casting :
Elle : petite, mince, jolie, de milieu modeste.
Lui : grand, gros, vieux, riche. Occidental.
Pour elle, l’amour viendra après. Elle fera le ménage, la cuisine et sera docile. Ils voyageront. Mais, on sait tous comment ces histoires finissent; mal en général.
Pour elle, l'amour n'arrivera jamais...Elle pleurera et deviendra insupportable. Lui, il en verra de toutes les couleurs. Il lui en coûtera beaucoup pour acheter la paix sociale.

Crémation


10 juin

De France, on peut trouver bizarre, voire déplacé, de venir à Bali et d’assister à une crémation.

Dans les villages, c’est pourtant un évènement qui crée du lien social, bien plus qu’un mariage, par exemple. La crémation d’un individu intervient plusieurs semaines après sont décès. Dans un premier temps, le corps est enterré. S’en suivent les préparatifs de la crémation ou tout le village apporte son aide. Mais, il faut, pour la famille en deuil, réunir une somme importante pour la célébration.

Il faut construire une tour, dans laquelle la dépouille sera transportée ainsi qu’un sarcophage en forme d’animal. Le faste déployé dépend de la caste à laquelle appartient la famille et des moyens que celle-ci peut investir. Pour faire des économies, certaines familles se réunissent pour des crémations collectives (jusqu'à 80 personnes !).

Pour notre dernière journée à Bali, nous avons assisté à une cérémonie. Nous avons suivi la procession, vers le cimetière. Cette procession est conduite par des femmes portant sur leur tête des offrandes, suivies par des musiciens jouant du xylophone ou frappant des gongs. Une trentaine de villageois sont nécessaires pour déplacer le sarcophage, puis autant pour la tour dans laquelle est logé le corps du défunt. Derrière, les membres du cortège portent tous un bandeau blanc autour de la tête.



Au cimetière, les musiciens poursuivent leur accompagnement tandis que le sarcophage est ouvert pour recevoir sa dépouille. Dans le sarcophage, on ajoute les offrandes, et de nombreuses étoffes de tissu. Des discours sont prononcés. Cela dure plus d’une heure. Certaines personnes commencent à se désintéresser de la cérémonie et s’assoient par terre pour manger et boire. Le marchand de glace venu à vélo au cimetière voit sa clientèle grandir...





Enfin, le sarcophage est refermé, des bûches sont disposées sous le corps de l’animal. Le feu est alors allumé ; bientôt le sarcophage s’embrasera.





Mais, quitte à enlever un peu de poésie à ce récit, il convient de détailler ce qui se passe vraiment : un type, la clope, au bec assiste depuis le début à la mise à feu ; il tient près de lui une grosse bonbonne de gaz. Il va bientôt intervenir : la crémation a finalement lieu à coup de lance flamme.










Sanur. Bali toujours le paradis?

8 juin





Une grande plage exposée au vent, bordée de restaurants désertés et de resorts vieillissants... Des vendeurs qui guettent le client devant leurs boutiques et qui se montrent très insistants dès que l’on prête attention à leurs marchandises... Des types qui indisposent les piétons pour leur proposer de les transporter... Nous venons d’arriver à Sanur et notre première impression n’est pas très favorable. Après notre installation à l’hôtel, nous louons dans la foulée une moto. Déjà, notre journée n’avait pas très bien commencé. Premièrement, nous avons oublié notre carte (toute neuve) et notre Guide du Routard dans la voiture qui avait assuré notre transfert depuis Ubud. Ensuite, nous découvrions les ensembles hôteliers chers et mal tenus de Sanur ( Il faudra débourser 35 dollars, soit deux fois plus qu’à Ubud, pour obtenir une chambre pas vraiment nickel, près de la plage pas vraiment charmante...).



Notre journée allait mal se poursuivre ! A peine avions nous enfourché notre Honda Vario de location, nous étions déjà interpellés par la police. Il faut dire que je me suis fais bêtement remarquer en m’arrêtant à un feu rouge. Le policier me demande mon permis de conduire international, que je ne possède pas. Je fais alors semblant de comprendre qu’il veut les papiers de la moto, je bafouille en français pour le décourager. Il me dit alors qu’il doit me garder, et me conduit à une guérite située à quelques mètres de là, laissant Stéphanie sur place qui cru un instant que j’allais être emprisonné ! Le fonctionnaire sortit alors le grand jeu, me faisant les gros yeux et me grondant comme un enfant. Puis, brutalement, il s’adoucit, me disant que mes problèmes pouvaient être définitivement résolus si je le payais un peu. Il sortit un classeur ressemblant à un menu de restaurant pour me montrer les tarifs en fonction des infractions. Tous les cas sont répertoriés avec le tarif pour les balinais et celui pour les étrangers. Dans mon cas, je dois lui donner une quinzaine d’euros pour être libéré. « terima kasih »(« merci ») lui dit-je en en faisant des tonnes pour exprimer ma gratitude. Corrompu !




Nous reprenons notre route pour Jimbaran. Il est bien difficile de trouver son chemin. Les rares panneaux indiquent avec la même signalétique les villes, l’aéroport, les plages, les musées. Pas évident de s’y retrouver.



A Jimbaran, nous admirons la plage le temps de boire une verre, puis, nous gagne déjà l’envie de voir ailleurs.



De retour à Sanur dans la soirée, nous faisons la même tournée que le matin, l’ambiance est toujours aussi triste, à l’image des serveuses des restaurants qui interpellent, le regard perdu dans le vide, les passants. Sans trop y croire...



9 juin



Avec le prix exhorbitant des excursions à la journée en bateau pour les îles au large de Sanur, nous partons une nouvelle fois en voiture pour circuler dans le nord est de Bali. Nous découvrons des rizières en terrasse à perte de vue ; images dignes de nos livres de géographie, quand nous étions en 4ème.



Dans le milieu de l’après midi, de retour à l’hôtel, nous avons la sérieuse impression que notre guide a abrégé l’excursion. Ceci dit, c’était difficile de contester sur des bases solides vu que sur la route, nous ne savions jamais ou nous étions et que nous n’avions pas de carte entre les mains.


Nous finissons l’après-midi en allant à Kuta, mais sans illusion ; nous ne sommes pas séduit pas le cocktail « Malibu, MacDonald, Rip Curl ».









Toujours à Ubud...

6 juin

Sale temps sur Bali. Pluie ininterrompue jusqu’à 16h. En arrivant, nous avions apprécié le climat tempéré de l’île. Désormais, nous avons un peu froid. Nous n’avions pas prévu de venir avec des blousons ; nous superposons les chemises pour ne pas grelotter.

En attendant que le ciel ne s’éclaircisse, nous visitons la maison d’Antonio Blanco, peintre catalan un peu mégalo qui se prenait pour Dali. Peu après, nous nous rendons au musée Neka, trois étoiles dans le Guide du Routard – attention les yeux ! Les toiles exposées sont pour la plupart contemporaine. C’est malheureux à dire, mais, tout cet art naïf contemporain nous déçoit. Nous avons l’impression d’avoir vu plus de choses au musée du quai Branly à Paris...

En sortant, une grosse averse a précipité notre retour vers notre pension. Changement de vêtement nécessaire. C’est que les pluies ne sont pas chaudes du tout ici !

La fin de journée, sous un temps plus clément sera consacrée au shopping, pour rapporter quelques souvenirs.


Notre réflexion est alors de savoir comment poursuivre notre visite de Bali. J’avais très envie de faire route vers Tirtagangga, pour ses belles rizières et Amed pour son vieux port traditionnel et les côtes sauvages du nord. L’ennui, c’est d’avoir à faire une route un peu longue pour seulement deux nuits avant de revenir sur nos pas pour reprendre l’avion à la fin du séjour. Nous optons donc pour le sud de l’île et Sanur d’où nous pourrons visiter la presqu’île de Bukit, voir la plage de Jimbaran et peut-être visiter les petites îles proches.

Tirtagangga, ce sera donc pour une autre fois. De même pour Amed... Inch’allah...



7 juin

Le marché de Gianyar, c’est quand même autre chose que celui d’Ubud ! On y circule librement sans être interpellés par des rabatteurs insistants qui rendent la promenade fort désagréable. De plus, les articles y sont bien moins chers. Malheureusement, en route, sur la moto, notre carte à du s’envoler. Impossible de la retrouver ! Il faudra renoncer à l’idée de nous rendre à Sidemen comme je l’avais planifié. Nous rentrons à Ubud pour le déjeuner.



Nous rachetons une carte et décidons de faire une petite boucle en passant par des petits villages enclavés dont les guides ne parlent pas. Il n’y à donc a priori aucune raison de les visiter. Mais, des gens y habitent, y travaillent... Allons voir à quoi cela ressemble !





Résultat : comme partout ailleurs, une belle campagne, de belles maisons traditionnelles, des enfants qui jouent au cerf-volant et des chiens qui manquent de nous faire tomber en se jetant sous nos roues. En achevant notre tour, nous voyons, furtivement, une jolie femme, qui se lave dans un ruisseau, comme dans la pub pour Tahiti douche. Mais, ce tour hors des sentiers battus, c’est aussi, sur le bord des routes, des hommes et des femmes qui travaillent, et qui ne nous regardent pas d’un œil très amical. Les « hello » sont lancés sur un ton peu avenant... Il en ressort que, Bali, façon routard, c’est pas évident. Il ne semble pas facile, de se mêler aux gens. Dans ces villages, on voit ne voit quasiment pas de lieux de rencontre, comme des café, ou l’on pourrait avoir des échanges, le temps d’un verre. Quand on lit ici ou là que les balinais accueillent volontiers les étrangers pour les crémations, je ne suis pas sûr que l’étranger en question se trouve si à l’aise que ça, perdu dans la difficulté à communiquer avec les hôtes dont les rites nous échappent quelque peu.





Et le fruit du serpent?

4 juin



Certains aspects d’Ubud sont franchement déplaisants. Il m’est par exemple difficile maintenant de feindre mon agacement, lorsque, marchant dans la rue, nous sommes interpellés tous les 25 mètres par un type qui nous propose de nous véhiculer. De plus, entre deux refus, il faut bien souvent éviter l’assaut de chiens maladifs, qui errent en meute, l’écume à la gueule, en aboyant.



A nouveau, nous nous lançons dans une petite randonnée, en direction du village de Keliki, à travers les rizières et les villages paisibles.




Ensuite, nous reprenons une moto pour nous rendre vers la grotte des éléphants. Sur le site, le grand parking et les boutiques pour touristes sont désertés. En approchant de la grotte, un jeune homme vient nous aborder. Il nous explique qu’il n’est pas guide, qu’il est juste étudiant et qu’il veut juste parler avec les visiteurs pour perfectionner sont anglais. « Dommage, on est pas anglais » répond Stéphanie avec beaucoup d’à propos. Il nous accompagnera tout de même et finalement son aide s’avèrera assez utile. Dans la grotte des éléphants, les explications de l’étudiant ne sont guère plus précises que les 15 lignes du Guide du Routard. Cependant, il nous aida à trouver à pied le chemin conduisant à un autre site : Yeh Puluh. Nous n’aurions sans doute jamais trouvé le chemin à travers la forêt y conduisant.



Sur 25 mètres de roche, des bas reliefs évoquent des scènes de la vie quotidienne. Le lieu est très beau, intimiste, entouré de rizières. Pas le moindre touriste, nous sommes tous seuls avec le guide. Enfin, presque... Au bout de la frise, une vieille dame nous attend près d’une statue de Ganesh. Elle tient dans sa main une théière. Elle nous asperge de son eau qu’elle nous fait boire à trois reprises en nous en versant quelques gouttes dans le creux de la main.

Pour finir, elle nous accroche une fleur à l’oreille, puis, ne perdant pas le nord, nous demande un peu d’argent...



En retournant vers le parking, notre jeune guide, lui, nous répète inlassablement qu’il accompagne les touristes uniquement pour perfectionner son anglais, et qu’il n’attend pas d’argent en retour. Bien sûr...




5 juin


Nous nous laissons conduire dans une voiture avec chauffeur pour une exploration plus longue. Nous allons tout d’abord au temple de Besakih, au pied du mont Agung, point culminant de l’île (3142 m). Le temple est beau, c’est vrai, mais n’est pas reversant. Là encore, il y a assez peu de touristes, alors que nos lectures nous faisaient redouter le pire avec un harcèlement annoncé des « guides ». Les attentats à Bali de 2005 semblent vraiment avoir fait des ravages dans l’activité touristique.

Nous nous arrêtons déjeuner dans un restaurant admirablement situé, sur les coteaux d’un immense cirque naturel. La vue est époustouflante. C’est l’occasion de goûter au fruit du serpent, que nous avions repéré le matin même en faisant une halte dans une petite exploitation de fruits et légumes locaux. Ce fruit doit sans doute son nom au fait qu’il ressemble à une tête de serpent, avec une peau recouverte d’écaille, comme le reptile. Ce fruit s’avère croquant, son goût sucré et acide se situe quelque part entre la pomme verte et l’ananas...

D’autre panoramas superbes se présentent à nous sur la route lorsque nous reprenons la direction du sud est de l’île. Nous traversons des villages spécialisés dans la taille de la pierre. Les enfants, sur le bord de la route rafistolent des cerfs-volants. Nous ratons une belle photo : une procession. Dans une rue, des dizaines de femmes vêtues élégamment se sont donné rendez-vous et marchent en file indienne. Elles portent d’impressionnantes pyramides de fruits sur la tête.


Hélas, en voiture comme en moto, la conduite doit être très prudente à cause des chiens errants. Il faut parfois slalomer entre les cadavres qui jonchent la route.

Nous finissons par longer la côte, près de Candi Dasa, pour atteindre l’un des plus vieux (si ce n’est le plus vieux) village de Bali : Tenganan. On y tisse de magnifiques écharpes :
« Combien celle-ci ?
-900 000 roupies !
-Vous voulez dire 90 000 roupies ?
-Non, 100 dollars ! »

C’est bien cher pour une écharpe... J’apprendrai plus tard que ces tissages seraient dotés de pouvoirs magiques. Tout s’explique !

Le Bali rural

2 juin





Après avoir visité le musée d’Ubud et fait un tour au marché dans la matinée, nous avons étudié la carte de la région pour faire une petite marche dans les villages environnants.

Nous avons ainsi débuté notre itinéraire par la traversée la forêt sacrée des singes. Dans une végétation luxuriante, une colonie de singes vit dans un petit périmètre, appelé de façon un peu exagérée « forêt ». C’est avec beaucoup de méfiance vis-à-vis des singes que nous avons traversé cette zone. En effet ces derniers sont très nombreux. Notre méfiance tranche avec l’attitude des autres touristes venus avec leurs appareils photos et des bananes pour approcher ces bêtes que je tiens pour foncièrement méchantes et agressives. Nous circulerons ensuite à travers des villages dont l’un est spécialisé dans la sculpture sur bois. Dans les échoppes qui se succèdent les unes à la suite des autres, des enfants poncent ou cirent des statuettes. Toutes les pièces travaillées sont en fait celles que l’on retrouve partout dans le monde dans les boutiques du type Pier Import. Cela va du Bouddha le plus finement ciselé au dauphin le plus insignifiant. De retour à Ubud, nous nous attardons pour observer les préparatifs d’une crémation qui aura lieu dans deux semaines. D’après ce que j’ai compris, il s’agit d’une célébration en l’honneur d’un défunt issu de la famille royale, donc, de la caste la plus élevée en Indonésie. Mais il y aura également une crémation collective ne concernant pas moins de 80 morts. Les préparatifs consistent à la réalisation de hautes tours pour transporter les corps vers le cimetière et de sarcophages en forme d’animaux (lions, poissons éléphants, taureaux...) dans lesquels seront brûlés les corps. Le chantier est vraiment spectaculaire. A certains endroits de la ville, des femmes préparent des offrandes, avec de la nourriture pour la célébration.






3 juin


Nous louons aujourd’hui une moto pour la journée (3 euros). Depuis que nous nous sommes aguerris aux méthodes de conduite sauvage au Vietnam, ce moyen de locomotion s’impose de lui-même pour faire des excursions. Nous avons en ligne de mire le lac Batur, situé dans le cratère d’un volcan au nord de l’île.



Après une bonne heure de route, en s’arrêtant de temps en temps pour admirer les paysages, nous atteignons notre objectif. C’est avec un regard narquois que nous regardons les touristes venus du monde entier se fourvoyer dans des autocars mandatés pour les déposer dans les restaurants les plus repoussants qui n’ont comme mérite que de laisser percer une vue lointaine sur le lac.

Ils seront contents, ils pourront toujours prendre une photo sur le parking du restau ou ils seront vite harcelés par les vendeuses de sarongs et les enfants avec leurs cartes postales... Nous passons devant eux à vive allure, cheveux au vent pour débouler à l’intérieur du cratère et atteindre les rives d’un lac que, eux, ne verront que de loin. Nous longeons le lac par une route pittoresque, mais chaotique, jusqu’au village d’Abong, au milieu de cultures maraîchères.


Au retour, nous visons le village de Tampaksaring en empruntant des petites routes. Nous ne trouverons jamais Tampaksaring, mais nous garderons un souvenir émerveillé des villages traversés.

Les activités rurales sont typiques : les vielles femmes se promenant un sarong autour de la taille, les seins nus, un panier de feuilles sur la tête, une faucille à la main ; les jeunes filles tenant en équilibre sur la tête des bambous ou des briques. Dans un village, ce sont encore des préparatifs pour une crémation. Et puis, ce qui revient le plus souvent, ce sont les ateliers de découpe de bois et de sculpture. Tel village est spécialisé dans la réalisation de tortues, tel autre dans les têtes de Bouddhas, dans les lézards...



Nous retiendrons les superbes paysages, avec ces rizières insoupçonnées s’ouvrant à notre regard par surprise, en sortant d’une jungle épaisse.



En fin de journée, Stéphanie profitera d’un moment de détente en allant se faire masser. De mon côté je me penche sur les cartes pour réparer d’autres itinéraires.









De la culture balinaise

1er juin



Nous comptons bien profiter de notre séjour pour nous reposer un peu et faire des activités originales. Nous suivrons aujourd’hui un stage de Batik, technique d’impression sur tissu de motifs variés, tel que l’on en voit sur les sarongs.



Le stage a lieu dans une très charmante maison balinaise, sous la direction d’un artiste réputé pour sa connaissance des techniques les plus avancées de l’art indonésien. Nous sommes les seuls élèves de la session. Le corpulent maître nous accueille sans se lever de sa chaise et nous dirige vers un de ses assistants, qui nous donne une toile tendue sur un cadre en bois et un crayon en papier. Nous devons faire un croquis, mais aucune explication ne nous est fournie sur les étapes qui vont suivre. Stéphanie se lance dans la représentation d’un lézard ; j’opte pour un poisson. Au bout d’une heure nous apportons notre travail au maître, qui n’a toujours pas décollé de son fauteuil. Il formule quelques idées sur la façon de poursuivre le dessin, idées que je m’empresse de ne pas suivre. Ensuite, nous devons repasser avec de la cire les contours de notre dessin avec un aiguille creuse, comme pour les tatouages au henné.




Pour la pause –déjeuner, la patronne de la maison nous propose un gado gado, un plat indonésien composé de légumes variés cuisinés ensemble dans une sauce aux cacahuètes. Je suis probablement difficile, mais j’ai pas trop aimé...











Nous colorons ensuite certaines parties de nos toiles, repassons de la cire sur certaines couleurs. Le résultat est prometteur. Nos toiles sont baignées dans une teinture puis passées à l’eau chaude pour éliminer la cire. Et là, c’est la déception. Les couleurs ont changé d’aspect. On confine au mauvais goût. Entre temps, le « maître » est parti depuis longtemps, laissant son assistant faire le boulot. Il n’aura regardé que nos dessins au crayon papier. Il a beau jeu de poser sur les dépliants et d’empocher 35 dollars par stagiaire !

Après cette journée d’initiation, tout de même intéressante au regard des techniques apprises, nous achetons des billets pour un spectacle de danse balinaise. Nous sommes un peu dubitatifs sur la qualité de ce genre de représentations, mais, nous nous laissons porter par l’ambiance distrayante que cela peu avoir.


Après dix minutes de xylophone jouées par un orchestre d’une vingtaine de musicien, deux danseuses entrent en scène. Elles sont habillées de costumes dorés richement décorés et portent des diadèmes étincelants. Le maquillage est chargé. On dirait qu’elles prennent la pose pour la couverture de la prochaine brochure Kuoni-voyages ! Le piège à touristes s’est refermé sur nous.


Sur scène, elles s’immobilisent quelques minutes pour ne bouger que le petit doigt et tourner les yeux de droite à gauche. De temps en temps, un léger mouvement de la tête est esquissé. Puis la danse proprement dite commence avec des mouvements désarticulés. Les danseuses sont fléchies sur leurs jambes, leurs mouvements sont tantôt fluides, tantôt saccadés. Finalement, l’aspect théâtral va s’imposer. L’histoire peu se résumer ainsi : le roi part en guerre, son fils veut se marier, mais son oncle s’y oppose et veut lui jeter un sort.

Mais, dans le public, certains se sont endormis depuis longtemps...

Destination Bali

28/29 juin 2008 :


Cela commence par un vol à 19h00 en direction de Kuala Lumpur où nous faisons escale une nuit. Point à atteindre : Bali, pour un séjour d’une douzaine de jours. Nous jouons des coudes dans la file d’attente avant l’embarquement : avec Airasia, la compagnie aérienne que nous prenons, les voyageurs ne sont pas placés dans l’avion ; priorité aux plus rapides !

De Kuala Lumpur, nous ne verrons que de très loin, dans la nuit, les tours Petronas. Réveil matinal, à 6h30, pour reprendre l’avion pour Bali. Heureusement que Stéphanie a le sommeil léger, car, la réception de l’hôtel oubliera de nous réveiller.

A l’aéroport international, moment de panique : le vol n’est pas indiqué. Et pour cause ! Nous ne nous sommes pas rendus au bon terminal.... Nous reprenons un taxi pour l’autre terminal, situé à une vingtaine de kilomètres. La galère.

Après 2h30 de vol, notre appareil survole un spectaculaire cratère : c’est l’île de Java. Il ne faudra alors que quelques minutes pour atterrir sur l’aéroport balnéaire de Bali. A la douane, en attendant nos visas, un fond musical nous permet de découvrir une musique locale très récréative. Puis, nous sautons directement dans un taxi pour rejoindre Ubud, dans le centre de l’île.

Sur la route, nous sommes impressionnés par les réalisations massives des ateliers de sculpture, ainsi que par les boutiques de meubles qui proposent des articles d’un grand raffinement. Stéphanie a une vieille idée qui refait surface : revenir d’Asie avec un container rempli de meubles, de bibelots, de tissus et de vêtements... Ah ! Si j’étais riche !

A Ubud, à la recherche d’un logement, je découvre l’habitat balinais. Les maisons sont souvent loties au fond d’allées étroites, et se divisent en plusieurs bâtiments, le tout dans un jardin tropical. Leurs entrées ressemblent à celle de petits temples. Je visite ainsi plusieurs résidences pleines de charme. La meilleure adresse, comme souvent, ne figure dans aucun guide, et aura le double avantage d’être la moins chère et d’avoir la plus belle vue : 150 000 roupies (une dizaine d’euros) avec terrasse donnant sur des rizières.Après l’installation, nous découvrons une ville dont les boutiques regorgent d’objets décoratifs, de tissus tous aussi attrayants les uns que les autres.



Nous dînons dans la soirée dans un petit restaurant offrant des plats balinais dans des feuilles de bananiers. C’est l’occasion de déguster un verre de brem, le vin de riz local.

En allant nous coucher, nous sommes stupéfaits. Notre chambre s’avère être dans un environnement bruyant : les rizières regorgent d’insectes et de grenouilles, une véritable fanfare !

Au petit matin, nous sommes réveillés de bonne heure par les poules et les autres chants d’oiseaux. Cela à au moins le mérite de nous changer des klaxons et de motos !



30 juin

Nous sommes vraiment bien accueillis dans notre pension. Le petit déjeuner est apporté sur un plateau à notre terrasse. De plus, nous avons en permanence à notre disposition un thermos d’eau chaude, du thé et du café.


Pour notre première vraie journée à Ubud, nous commençons par nous rendre au marché. Le caractère hindouiste de l’île et ses rites sautent aux yeux tout de suite. Ainsi, dans les rues, nous voyons les femmes déposer devant leur maison des offrandes. Il s’agit de petites barquettes confectionnées avec des feuilles de bananiers contenant de petites fleurs. Le long des chemins sont disposées à intervalles réguliers d’autres petites fleurs, comme pour inviter le promeneur à suivre le chemin du petit poucet. En plus des fleurs, sur le trottoir, nous trouvons des petits carrés de feuilles de 2 ou 3 cm contenant de minuscules bouchées de riz agrémentées d’une pincée d’épice ; parfois, un petit biscuit apéritif est déposé sur l’ensemble. Et puis, à tout cela, s’ajoutent des bâtons d’encens qui donnent un délicieux parfum aux recoins de la ville.



Au marché, les femmes portent toutes, ou presque, une serviette de bain nouée sur la tête, afin de pouvoir y déposer les paniers qu’elles tiendront en équilibre. Les autres, venues en mobylettes garderons leurs casques sur la tête pour faire leurs courses !



Dans l’après midi, nous consultons notre carte pour faire une marche dans la campagne environnante. Après une petite sieste, nous partons pour une marche de deux heures au milieu de rizières. Nous découvrons à quelques minutes du centre de la ville des terrasses très pittoresques.

De nombreux travailleurs s’activent dans les parcelles, ils nous adressent des signes amicaux. Nous apprécions énormément le calme et l’atmosphère paisible des lieux.


A notre retour, nous n’avons pas vraiment le courage d’assister à un spectacle de danse comme il y en a ici tous les soirs. Nous dînons dans un magnifique restaurant, au bord d’un bassin couvert de lotus, juste derrière un très beau temple.