mardi 26 août 2008

Crémation


10 juin

De France, on peut trouver bizarre, voire déplacé, de venir à Bali et d’assister à une crémation.

Dans les villages, c’est pourtant un évènement qui crée du lien social, bien plus qu’un mariage, par exemple. La crémation d’un individu intervient plusieurs semaines après sont décès. Dans un premier temps, le corps est enterré. S’en suivent les préparatifs de la crémation ou tout le village apporte son aide. Mais, il faut, pour la famille en deuil, réunir une somme importante pour la célébration.

Il faut construire une tour, dans laquelle la dépouille sera transportée ainsi qu’un sarcophage en forme d’animal. Le faste déployé dépend de la caste à laquelle appartient la famille et des moyens que celle-ci peut investir. Pour faire des économies, certaines familles se réunissent pour des crémations collectives (jusqu'à 80 personnes !).

Pour notre dernière journée à Bali, nous avons assisté à une cérémonie. Nous avons suivi la procession, vers le cimetière. Cette procession est conduite par des femmes portant sur leur tête des offrandes, suivies par des musiciens jouant du xylophone ou frappant des gongs. Une trentaine de villageois sont nécessaires pour déplacer le sarcophage, puis autant pour la tour dans laquelle est logé le corps du défunt. Derrière, les membres du cortège portent tous un bandeau blanc autour de la tête.



Au cimetière, les musiciens poursuivent leur accompagnement tandis que le sarcophage est ouvert pour recevoir sa dépouille. Dans le sarcophage, on ajoute les offrandes, et de nombreuses étoffes de tissu. Des discours sont prononcés. Cela dure plus d’une heure. Certaines personnes commencent à se désintéresser de la cérémonie et s’assoient par terre pour manger et boire. Le marchand de glace venu à vélo au cimetière voit sa clientèle grandir...





Enfin, le sarcophage est refermé, des bûches sont disposées sous le corps de l’animal. Le feu est alors allumé ; bientôt le sarcophage s’embrasera.





Mais, quitte à enlever un peu de poésie à ce récit, il convient de détailler ce qui se passe vraiment : un type, la clope, au bec assiste depuis le début à la mise à feu ; il tient près de lui une grosse bonbonne de gaz. Il va bientôt intervenir : la crémation a finalement lieu à coup de lance flamme.










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