jeudi 14 mai 2009

Virage à droite

Virage à droite

Griller des feux rouges, remonter des files a contresens, slalomer entre les vélos et les piétons, rouler chargé de gros sacs... Je dois reconnaître qu’en matière de mauvaises habitudes je me suis parfaitement adapté aux non-règles de circulation à moto. Je n’en suis pas fier. Mais on ne peut pas vraiment faire autrement, car sinon, on fait du surplace et c’est dangereux. Comme un poisson, il faut toujours être en mouvement pour survivre. Néanmoins, il faut que je fasse plus attention : les étrangers sont désormais dans le collimateur de la police...

La presse s’en fait largement l’écho avec une révélation qui prête à sourire : Les étrangers seraient responsables de nombreux accidents de la route. Pire, ces filous d’étrangers auraient longtemps été épargnés par les sanctions, « du fait de la barrière linguistique » (le Courrier du Vietnam). Alors, pour les mater, la police de la route de Hô Chi Minh-Ville a récemment formé « un groupe de travail chargé des sanctions à l'encontre des étrangers face à l'augmentation des cas d'infraction constatées ces derniers temps ». Résultat : « En un mois, la police de cette ville a sanctionné 107 cas de violations au Code de la route (...) La plupart des conducteurs étrangers qui commettent des infractions sont européens, américains et asiatiques ».
Ma mésaventure du mois de décembre à PhanThiet où -rappelez vous- les forces de l’ordre m’avaient confisqué ma Yamaha participait donc au coup d’envoi d’une opération de grande envergure. (Sauf, qu’en l’occurrence, je n’avais rien fait de répréhensible)
Entre temps, j’ai loué un autre deux-roues, et le propriétaire est allé lui-même chercher sa moto après les 37 jours (sic) d’immobilisation réglementaires. (Il parait que cela laisse le temps aux policiers de désosser la moto et de remplacer les pièces japonaises par des pièces contrefaites... )

Soucieux de mettre en règle, je suis allé faire traduire mon permis, car sachez-le, le Vietnam est un des rares pays au monde à ne pas reconnaître le permis international.
Là, impossible d’échapper à quelques tracas avec l’administration. Mon permis français étant abîmé (et pour tout dire, déchiré en deux parties), ma demande a été rejetée. Heureusement c’était la veille de Noël et je suis rentré en janvier de France avec un duplicata tout neuf. Quelques milliers de dôngs à verser, une visite médicale (mensurations et test de vue) et quinze jours d’attente avant de rentrer enfin dans les clous.

Mais, d’avoir été « pionnier » dans mes démêlés avec la police au sujet du code de la route était peut être un mal pour un bien. Fin janvier, il était sérieusement question de ne plus délivrer de permis vietnamien aux étrangers. Il y aurait trop de cas de permis étrangers à traduire falsifiés...

De la sorte, on perpétue une formule gagnante -le contrôle au faciès- puisque : « la plupart des étrangers qui louent des motos sont dans l'incapacité de présenter aux policiers leur permis de conduire » (le Courrier du Vietnam).
Echappatoire : conduire avec des lunettes et un masque.

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