mercredi 22 octobre 2008

Cà phé

Buôn Ma Thuột


3 octobre 2008. Premier départ en week end depuis la rentrée scolaire. Dans un vieil avion à hélices nous nous envolons pour Buôn Ma Thuột, principale ville de la région de Daklat, dans les hauts plateaux. Ce nom ville ne vous dit peut-être rien, c’est pourtant, la capitale du café au Vietnam. Et vous ne le savez peut-être pas non plus, mais, le Vietnam est le 2ème pays producteur de café dans le monde. Il est vrai qu’il y a à peine vingt ans, le pays ne représentait que 1/20 des part de marché mondial de Robusta (contre 1/3 actuellement).




L’autre particularité de la province de Daklat est de recenser une quarantaine de minorités ethniques. Ce sont elles qui travaillent pour que vous puissiez boire votre expresso sur le zinc tous les matins ! Ces minorités ont longtemps causé du souci au gouvernement communiste à cause de leur pro américanisme. Avec le temps, les tensions s’apaisent et la région s’ouvre petit à petit aux visiteurs étrangers... Mais, on est encore loin du tourisme de masse ; les étrangers sont simplement « tolérés ». Dans certains villages, un guide est nécessaire pour faire les visites et obtenir des autorisations (payantes) pour pénétrer dans les villages. Question de sécurité nous affirme-t-on. Impôt déguisé, je pense tout bas.


Après une nuit dans un hôtel sans charme affichant des prix deux fois plus élevés pour les étrangers que pour les vietnamiens (ça, c’est écrit à la réception en vietnamien, mais moi, je commence à comprendre !), nous nous organisons pour aller au lac Lat. Nous partons dans un bus local avec un guide francophone. Notre présence dans ce véhicule surprend et amuse tout le monde. Il faudra compter 1h30 de route, mais, cela vaut le coup. Sur la route, les paysages sont de plus en plus séduisants : vallées verdoyantes, plantations de café, rizières.


Une fois sur place, nous effectuons une petite traversée du lac sur le dos d’un éléphant qui aura rapidement de l’eau jusqu’aux oreilles et devra s’employer a se servir de sa trompe comme d’un tuba. Ensuite, nous marchons pour visiter un village de la minorité des Mnong (je connaît pas trop leur histoire, mais j’ai retenu leur nom, c’est toujours ça !). Chez les Mnong, les maisons sur pilotis sont entièrement construites en bois, avec une forme très allongée. Un signe de modernité tout de même : l’antenne télé sut le toit ! Des enfants jouent dehors avec des outils pendant que les adultes étalent du riz sur le sol pour le faire sécher. En sortant du village, un autre groupe ramasse le riz, cette fois-ci rependu sur le bitume d’une route. Le ciel est bleu, les collines sont vertes, les routes sont colorées, les éléphants se reposent près du lac... C’est très dépaysant et très reposant.



Malheureusement, faute de moyen de locomotion, il faut marcher, et notre guide semble rechigner. Il y a bien un village pas très loin, mais, comme par hasard, on ne pourra pas y aller aujourd’hui, car le chemin, couvert de boue, est impraticable. De toute façon, après le déjeuner, un violent orage va s’abattre sur nous. Nous devons nous résigner à reprendre le bus pour rentrer. La journée qui s’annonçait prometteuse s’achève sur une note décevante.


Le lendemain, nous louons une moto. Nous partons en direction des chutes de Dray Sap. Nous roulons 15 bornes sur une route poussiéreuse, fréquentée par de gros camions roulant à fond en klaxonnant tout le temps. Puis, nous bifurquons vers une route plus agréable, en pleine campagne, à travers les vallons et les plantations de café. Nous ralentissons pour admirer les adorables maisons en bois devant lesquelles sèchent cette fois ci des grains de café. Nous faisons de petites incursions au hasard des chemins en terre rouge pour nous perdre au milieu des plantations et des petits hameaux ou nous accueillent les cris d’enfants excités par notre arrivée surprise.


Puis, la forêt junglesque et la moto qu’il faut laisser de côté pour continuer à pied vers les cascades. L’ombre, l’odeur de la terre, le bruit de l’eau... Puis, enfin, la bruine au visage en arrivant à ces magnifiques chutes d’eau.


Nous prenons notre déjeuner dans une gargote locale ou tout le monde se tourne vers nous hilare. C’est qu’ils n’ont pas vraiment l’habitude de voir des européens ! En quittant les lieux, je lance à la cantonade un « Chào các bạn! » (« Salut tout le monde ! »). Ils sont tous morts de rire !
Dans l’après midi, nous visitons un dernier petit village traditionnel. Encore de belles maisons sur pilotis et de beaux jardins coquets. Il est habité par des Edé, une autre minorité ethnique. Mais, quand même, dans ce village, les habitants n’ont pas tout sacrifié à la tradition : sur leur terrain, ils ont également fait construire une petite maison en dur...

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