jeudi 23 octobre 2008

On ne bouge pas !

Tous les jours, il ronronnait.
Nous voici enfin arrivés aux vacances d’automne, enfin, façon de parler, car à Saigon, l’ « automne », ça n’existe que dans les livres. Saison des pluies, saison seiche. Point barre. Les feuilles ne tombent jamais ! Quoi de neuf ? Pas grand chose justement. Enfin si, on a opté pour que rien ne change.
En effet, nous avons pris une décision importante depuis la rentrée : garder la maison que nous louons depuis la mois de mars. C'est que, nous envisagions sérieusement de déménager à nouveau, à cause du bruit que nous ne supportions plus dans la rue. A cause d’un bruit, pour être plus précis. Celui du générateur d’un hôtel situé à quelques dizaines de mètres de chez nous.
En visitant la maison, ce générateur été coupé. Nous ne nous sommes rendus compte de rien. Et puis, de plus en plus souvent, il a été activé, jusqu'à dix heures du soir. Il est même arrivé que ce générateur tourne toute la nuit... Un jour, je me suis déplacé à l’hôtel pour demander sa coupure après dix heures du soir. Ils se sont exécutés. Mais je trouvais quand même fou que ce soit à moi, l’ « étranger », de prendre des initiatives pour le bien être de toute la rue ! Les voisins eux semblaient ne rien entendre. Malgré ce bruit insupportable, les voisins gardaient leurs fenêtres grandes ouvertes ! Le surveillant du lycée, un vietnamien, m’a dit alors que c’est parce qu’ils sont habitués ; ils n’entendent plus ... En réalité, ils s’adaptent : ils couvrent le bruit de la rue en mettant le volume de la télé à donf ! Bilan : c’est la surenchère de bruits parasites.
Bon, que faire ? Partir ? Oui, partir ; mais, ça va être encore galère de chercher un logement et puis, on va perdre notre caution si on ne va pas jusqu'au bout du bail (1500 dollars quand même !). Au mois de juin, fatigués, nous reportions la décision...
A la rentrée, nous annonçons quand même la couleur au propriétaire. Il vient à la maison. Justement, ça tombe bien, le générateur de l’hôtel tourne à plein régime. Il est compréhensif. Il prétend qu’il va tout faire pour que cesse le bruit. Il nous dit qu’il va contacter le directeur de l’hôtel, qu’il va téléphoner au colonel de la police de quartier et qu’il va parler de ce problème à la voisine. « Elle a une très bonne place au parti communiste » nous assure-t-il ; c’est le signe d’une influence certaine. Moi, je lui ai dit que je voulais surtout pas faire de vague dans le quartier et me faire mal voir en créant des histoires...Le propriétaire déclare alors qu’il veut absolument régler le problème.
J’en parle au surveillant qui me dit, en gros, que tout ça sert à rien, car l’hôtel a déjà du prendre les devants depuis longtemps pour corrompre la police de quartier. Deux jours après, le proprio nous rappelle en nous disant que le générateur sert à alimenter des travaux publics dans une rue parallèle à la notre. Dans quelques semaines, tout sera fini, il n’y aura plus de bruit. Je suis un peu étonné car le bruit et les travaux ne sont pas dans la même zone...
Depuis, ce bruit est moins fréquent. C’est supportable. Les travaux dans l’autre rue ne sont pas finis. On va donc encore attendre un peu avant de quitter cette maison, où, par ailleurs, nous commençons à accumuler beaucoup d’affaires et d’objets...

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