21 avril 2013
Arrivée à Java au terme d’un
voyage avec escale à Kuala Lumpur. Quelques secondes avant l’atterrissage
des rizières sont aperçues au sol, tracées au cordeau, puis la ville, de plus en plus dense, avec un
grand carré d’herbe au milieu des maisons,
comme un terrain de foot, avec deux grands arbres. Mon voisin qui est près
du hublot se redresse avec intérêt, il semble bien reconnaître un endroit qui
lui est familier.
En descendant de l’avion, c’est
le Merapi, un volcan qui ne dort que d’un œil, qui domine le paysage.
“Where are you from ? Français ? Sans
déconner ? »
C’est ainsi que nous sommes accueillis pas le premier
rabatteur devant une boutique de batik, après l’installation à l’hôtel et notre
arrivée sur Malioboro, l’artère animée de centre-ville, Avec sa façon familière
de nous aborder, cette première rencontre nous semble sympathique, quoique intéressée.
Faisant nos premiers pas dans Yogyakarta, il était un peu prématuré de nous
énerver et nous laissons le type dérouler son baratin. Son français est
beaucoup moins bon que son « sans déconner » ne nous laissait
paraître. Il enchaine en anglais avec une histoire d’exposition de batik qui a
lieu jusqu’à ce soir et qui se poursuivra le lendemain à Jakarta. Nous avons
vraiment de la chance de pouvoir arriver à temps pour la voir, et, en plus,
c’est à tout juste 25 mètres. Le type nous accompagne, c’est juste là-bas,
ajoutant encore « sans déconner ! »(*)… Inutile de préciser que ce
n’était pas du tout à 25 mètres, qu’il a tout fait pour nous éviter de regarder
dans les autres boutiques et que son histoire allait se finir dans un pseudo
atelier, qui était une boutique où la porte s’est renfermée derrière nous comme
dans un piège. Un artiste nous reçoit, le rabatteur s’en va, on ne le reverra
plus. Nous regardons poliment les batiks, sans avoir à aucun moment la moindre
velléité d’achat. Nous quittons le lieu en moins de 3 minutes. Finalement, on
ne nous a pas trop forcés à la consommation, mais nos premiers pas ressemblaient
de façon caricaturale aux descriptions des guides. Libérés, nous pouvons enfin
poser notre regard sur « Jodja », ses rues, son animation, ses
symboles…
Et puis, après un petit tour sur Malioboro, nous nous engageons sur Sosro une rue qui lui est perpendiculaire, le cœur d’un petit quartier routard avec ses hôtels, ses pensions, appelées ici losemen. Sur Sosro, les avions grondent à basse altitudes au-dessus de nos têtes en se préparant à atterrir, l’aéroport n’étant pas bien loin (8 km)…
A vrai dire, il n’y a pas une
folle ambiance, les petits restaurants ne sont pas bien remplis, on se pose
dans le plus animé. On se commande un verre d’arak et consultons les excursions
possibles en faisant notre petit programme pour la semaine. Deux jours à Djodja
avec excursion à Prambanan, deux jours à Borobudur et deux jours à Solo ?
Le Merapi ? Non, il faut être raisonnable, on va galérer et puis,
justement il se met à flotter sévèrement. La météo pour le Merapi ne va pas
être favorable. Pas une folle envie de se lancer dans une grande randonnée…
(*)Une rencontre ultérieure avec
un moto-taxi m’apprendra les locutions françaises en vogue en Indonésie : "Sans déconner", "cool Raoul", "ça
roule ma poule", "c’est parti mon kiki."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire